Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du mercredi 21 février 2018 à 15h00
Questions sur la politique nationale en matière de sécurité routière et d'aménagement des infrastructures de transport

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Monsieur le secrétaire d'État, ma question porte sur les inquiétudes des territoires ruraux concernant la mobilité, à la suite du rapport Spinetta.

Ce rapport fait état d'une situation budgétaire dégradée de la SNCF, notamment de sa dette, conséquence, on le sait, d'une politique du « tout TGV » qui a duré plusieurs années. Mais ne serait-il pas nécessaire d'avoir une vision économique globale pour répondre aux enjeux de la mobilité dans les territoires ruraux ? Le rapport Spinetta préconise la suppression d'un certain nombre de petites lignes, en évoquant leur faible fréquentation. Comment cet argument pourrait-il être recevable, quand, dans le même temps, et quels que soient les gouvernements, les choix qui ont été faits répondaient à une logique de concentration urbaine ?

Dans mon département, l'Aisne, il y a moins d'habitants : alors, oui, effectivement, il y a moins de gens qui prennent le train ! Nous sommes confrontés à un manque général d'attractivité. Par exemple, il n'y a pas d'université ; les jeunes sont contraints de se rendre à Amiens, à Lille ou à Paris pour leurs études.

Prenons la ligne Hirson-Laon-Paris – pour laquelle, bien évidemment, je m'inquiète : sa suppression aurait de graves conséquences dans un département où la mobilité reste un enjeu majeur, notamment pour l'émancipation et l'autonomie de nos jeunes. Si cette ligne ferroviaire est supprimée, comment ferons-nous, puisque, dans le même temps, les investissements en vue de la réhabilitation de la route nationale 2 dans sa section nord, par exemple sur le territoire de la commune de La Capelle, dans ma circonscription, tardent à venir et que la perspective d'une deux fois deux voies s'éloigne encore ? Pourtant, cette section joue un rôle majeur : assurant le raccordement vers l'Île-de-France et l'articulation avec l'autoroute A 26, elle possède un caractère structurant en matière d'aménagement du territoire. Or il est nécessaire d'accélérer le désenclavement de la Thiérache.

Ce qui se prépare actuellement, sous le vocable de « réforme », ne laisse pas de m'inquiéter : je crains que cela ait les pires conséquences pour la mobilité de nos concitoyens, chez moi, dans l'Aisne, et plus généralement dans les territoires ruraux.

Ma question sera simple, monsieur le secrétaire d'État : quand entendrez-vous la crainte et la colère qui gronde dans nos territoires ?

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