Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Mise en oeuvre du projet grand paris express

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

La question de M. Éric Coquerel s'adresse à Mme la ministre chargée des transports.

La Cour des comptes a récemment tiré la sonnette d'alarme concernant la Société du Grand Paris. Cette société, chargée de mettre en oeuvre le Grand Paris Express et ses 200 kilomètres de lignes de métro supplémentaires, s'est engagée à ce que l'ensemble du réseau soit en service en 2030 avec une ouverture des lignes dès 2019.

Or le rapport de la Cour des comptes sur la Société du Grand Paris, paru en janvier dernier, tire l'alarme sur trois aspects qui font redouter le pire aux habitants de la petite couronne parisienne et aux élus : une dérive importante des coûts, un calendrier qui ne sera pas tenu et une gouvernance plus ou moins douteuse.

S'agissant des coûts, l'estimation des dépenses totales liées au projet est en constante augmentation, passant de 22 milliards en 2010 à 38,5 milliards en 2017, soit une augmentation de 75 %. Compte tenu des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, la Société du Grand Paris a décidé de faire primer les objectifs de délais sur la maîtrise des coûts. Et, bien que le COJO – comité d'organisation des Jeux olympiques – nous ait garanti que le budget ne serait pas dépassé, nous pouvons constater que la perspective des jeux aggrave indirectement la dépense publique.

En ce qui concerne les délais, le Gouvernement a confirmé le 26 janvier que le calendrier ne sera pas tenu, tout en assurant que les lignes seront bien construites. Soit, mais nous n'avons toujours pas de dates claires de mise en service de ces lignes.

Enfin, pour couronner le tout, les élus locaux composant le conseil de surveillance n'ont pas été informés de la dérive des coûts, alors que, selon le rapport, la Société du Grand Paris disposait d'éléments sur ce point depuis plusieurs mois. C'est la conséquence du sous-effectif de la Société du Grand Paris, laquelle est contrainte de faire appel à des prestataires privés qui établissent les dossiers techniques sans se préoccuper de la maîtrise des coûts.

La question est simple : quelles pistes la ministre chargée des transports envisage-t-elle de suivre pour, d'une part, redimensionner le projet du Grand Paris Express en maîtrisant les coûts entraînés par les contrats juteux des géants du bâtiment et des travaux publics que sont Vinci, Bouygues et Eiffage et, d'autre part, réformer la gouvernance en incluant des parlementaires sur un sujet d'envergure nationale ?

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