Intervention de Brune Poirson

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Remboursement des traitements de la maladie d'alzheimer

Brune Poirson, secrétaire d'état auprès du ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Monsieur le député, je répondrai à la place de Mme Agnès Buzyn ministre des solidarités et de la santé, qui n'a malheureusement pu, au dernier moment, se rendre disponible, et qui le regrette beaucoup.

Au terme d'une nouvelle évaluation médicale et scientifique des médicaments anti-Alzheimer, en octobre 2016, la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé a estimé que le service médical rendu par ces médicaments n'était pas suffisant. Cet avis, partagé par de nombreux professionnels de santé, comme en témoigne la diminution de 14 % en volume des médicaments anti-Alzheimer remboursés, ne peut qu'interroger les pouvoirs publics.

La procédure qui, si elle est conduite à son terme, mène au déremboursement d'un médicament, comporte toutefois plusieurs étapes entre l'avis de la commission de la transparence et le déremboursement effectif. Il n'y a aucune automaticité dans le passage d'une étape à une autre. Cette procédure permet donc le temps de la réflexion et de la vérification.

Si le déremboursement devait être décidé, il ne pourrait être effectif avant qu'un nombre suffisant de mesures relatives à la prise en charge non médicamenteuse soient en place. Cette prise en charge dépasse largement les traitements médicamenteux, ainsi qu'il ressort du rapport Quel parcours pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ?, remis par le Pr Clanet en avril 2017.

Nous devons renforcer le rôle des médecins généralistes dans la prévention et l'accompagnement des personnes malades, renforcer l'accompagnement des aidants familiaux, qui sont des personnes essentielles du quotidien, renforcer le caractère multidisciplinaire du parcours de soins et continuer à améliorer l'accès à des soins de qualité tout au long de la vie avec la maladie. Enfin, l'effort français de recherche sur les maladies neurodégénératives, qui est important, doit être maintenu.

Le déremboursement, s'il était décidé, ne serait donc pas un signe de désengagement des pouvoirs publics, mais traduirait une volonté d'agir sur les leviers les plus efficaces pour lutter contre la maladie d'Alzheimer.

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