Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Pénurie de médecins dans le vaucluse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Ma question s'adresse à Mme le ministre des solidarités et de la santé et porte sur la pénurie de médecins qui se généralise dans le département du Vaucluse. Celui-ci compte 500 médecins généralistes pour une population d'un peu plus de 500 000 habitants. En conséquence, et faute de moyens humains nécessaires, les temps d'attente pour obtenir un rendez-vous chez le médecin – quand on ne se heurte pas à un refus – sont de plusieurs mois.

En octobre dernier, vingt-cinq médecins du département se sont adressés au conseil départemental de l'ordre des médecins pour alerter sur les difficultés – physiques, psychiques ou relationnelles – qu'une telle situation occasionne au quotidien.

Dans ma circonscription, à Aubignan, le maire a tiré la sonnette d'alarme : cette commune de 5 500 habitants se retrouve sans médecin généraliste. En effet, Aubignan n'est pas classée dans les zones dites « sous-denses », zonage qui permet de bénéficier d'une aide exceptionnelle de la part de l'agence régionale de santé.

Aubignan n'est pas un cas isolé dans le Vaucluse : il en est de même à Carpentras, L'Isle-sur-la-Sorgue, Violés, Beaumes-de-Venise, Sault… Carpentras, ville de 30 000 habitants, ne compte qu'un seul gynécologue ! Les maires recherchent désespérément de nouveaux médecins et se retrouvent en compétition les uns avec les autres pour attirer des praticiens. À Mornas, cela fait près de deux ans que la commune cherche un médecin généraliste. Il n'y a aujourd'hui qu'un seul médecin dans la commune qui, pour 2 500 Mornassiens, ne compte pas ses heures ! Le maire a même fait déployer des banderoles en bordure de la nationale 7 et affiché des messages sur les panneaux d'information communaux – sans succès ! Rendez-vous compte qu'en Vaucluse, la moyenne d'âge est de cinquante-cinq ans pour les médecins généralistes, soit quatre ans de plus que la moyenne nationale.

Je ne vous demanderai évidemment pas de contraindre par la force de nouveaux médecins à s'installer dans les territoires sous-denses, mais ne pensez-vous pas qu'il serait temps de mettre en oeuvre des moyens incitatifs pour attirer de nouveaux médecins dans ces zones ? Il faudrait peut-être également revoir le zonage, qui ne correspond pas à la réalité puisque des communes dépourvues de médecins n'entrent pas forcément dans ce périmètre.

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