Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur la stratégie de sortie du nucléaire

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Madame Kerbarh, vous l'avez dit et je ne cesserai de le répéter, le Gouvernement a confirmé son ambition de réduire la part du nucléaire et son souhait de définir une nouvelle trajectoire, ambitieuse, d'évolution de notre mix énergétique, qui permettra, je l'espère, d'atteindre le plus rapidement possible les objectifs fixés par la loi. Cette trajectoire sera définie, vous l'avez rappelé, à travers l'élaboration de la prochaine PPE, travaux qui doivent aboutir à la fin de l'année 2018.

La PPE fixera des orientations en matière de réduction du parc nucléaire existant. Bien évidemment, elle devra nécessairement intégrer l'incertitude quant aux avis futurs de l'ASN concernant la prolongation des réacteurs. L'avis générique de l'ASN – qu'il ne faut pas confondre avec les précédents – sur les quatrièmes visites décennales des réacteurs du palier 900 mégawatts, le plus ancien, devrait être connu, quant à lui, à l'horizon 2020. Il sera décliné ensuite réacteur par réacteur, à l'horizon de leur visite décennale. Près d'une trentaine d'avis seront donc rendus sur la période couverte par la PPE. Je souhaite que la PPE pour les années 2019 à 2028 définisse effectivement le nombre de réacteurs à fermer, le calendrier et les critères de choix de ces réacteurs. Je pense d'ailleurs que l'opérateur EDF, à qui j'ai demandé de participer à ces travaux, va nous y aider.

L'impératif de sûreté nucléaire restera la priorité du Gouvernement, mais d'autres critères doivent être pris en compte pour décider quels réacteurs seront fermés. Je pense évidemment aux critères économiques – tous les réacteurs n'ayant pas la même rentabilité – , aux critères sociaux et à l'équilibre du réseau. Tous ces éléments font l'objet d'une discussion que nous avons entamée avec EDF, qui devra adapter son outil industriel aux objectifs que nous nous sommes fixés.

Au regard de l'enjeu de sécurité de l'approvisionnement, ces décisions devront intégrer les marges de prudence nécessaires pour tenir compte des conséquences possibles des orientations qui seront prises par l'ASN. À ce titre, le développement des énergies renouvelables, pour lequel nous nous sommes fixé des objectifs ambitieux, et les efforts en matière d'efficacité énergétique, que doit définir la PPE, contribueront normalement à renforcer ces marges de sécurité en termes d'approvisionnement électrique.

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