Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur la stratégie de sortie du nucléaire

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Monsieur Schellenberger, je ne veux pas entrer dans une polémique, mais ce n'est pas un outil de communication, pardon de vous le dire. J'ai pleinement conscience que si nous ne mettons pas en place un modèle de contrat de transition énergétique, nous ne tiendrons pas nos objectifs. Nous allons essayer de modéliser les choses à Fessenheim, sachant que chaque territoire présente ses propres spécificités. Gardons aussi à l'esprit que, indépendamment de nos objectifs, certains réacteurs ou centrales seraient arrivés, à un moment donné, en fin de vie. En tout cas, un tel modèle est, pour moi, une clé essentielle si nous voulons réussir la transition énergétique.

Comme vous le savez, madame Abba, nous nous sommes engagés dans cette transition qui repose d'une part sur la sobriété, l'efficacité et d'autre part – je l'ai dit à l'instant – sur la diversification des sources de production. La fermeture de la centrale de Fessenheim s'inscrit pleinement dans cet objectif. Comme ce sera la première fermeture de ce type, nous avons intérêt à être imaginatifs et performants. Au reste, nous ne le serons pas tout seuls à Paris ; nous serons avec l'ensemble des acteurs locaux.

Je rappelle que, pour la première fois, un représentant du Gouvernement est venu rencontrer les salariés de Fessenheim ainsi que les acteurs du territoire. Il n'est donc pas question de faire de la communication, mais de construire ensemble une solution. Il convient d'accorder la plus grande priorité à la préparation de cette échéance, qui doit intervenir avant la fin de 2018 ou au début de 2019. Elle se calera en effet avec le démarrage de l'EPR – réacteur pressurisé européen – de Flamanville.

Il s'agit de mettre en oeuvre – avec l'appui des collectivités locales et, évidemment, la participation active d'EDF – une stratégie ambitieuse, exemplaire, qui sera peut-être reproductible, de reconversion des personnels et des territoires. Le comité de pilotage relatif à l'après-Fessenheim a effectivement été mis en place le 19 janvier, à la préfecture de Colmar, par Sébastien Lecornu.

La fiscalité locale fait partie des thèmes en cours d'examen tant en niveau local qu'au niveau central, en relation avec le ministère de l'intérieur et celui de l'économie et des finances. L'État est donc mobilisé pour identifier les pistes de compensation à la fermeture de Fessenheim à l'horizon du mois d'avril. À cette période, nous aurons sans doute une plus grande visibilité. La perspective de l'évolution du mix énergétique sera bien entendu prise en compte.

Une deuxième réunion du comité de pilotage se tiendra les 12 et 13 avril, ce qui nous offrira l'occasion de faire le point sur les progrès qui auront été réalisés. En attendant, six groupes de travail se réunissent très régulièrement pour avancer sur des propositions solides, qui nous permettront de préparer la fermeture annoncée fin 2018 ou début 2019.

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