Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur la stratégie de sortie du nucléaire

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Monsieur le député, les trajectoires sur l'évolution du mix énergétique, je le répète, sont actuellement élaborées dans le cadre des travaux, déjà engagés, sur la programmation pluriannuelle de l'énergie. Ces orientations prendront évidemment en considération l'ensemble des objectifs de la politique énergétique, qui est définie par la représentation nationale. Ces objectifs comprennent, entre autres, la sécurité d'approvisionnement et, corrélativement, le maintien de prix de l'énergie compétitifs. Nous vivons une époque marquée par la faiblesse des prix de l'électricité, en raison, notamment, d'une surcapacité importante de production en Europe et de la faiblesse du prix du CO2, qui, il faut le reconnaître, encourage les acteurs du secteur à utiliser à plein leurs centrales à charbon. Nous faisons aussi face en France et en Europe à un fort besoin d'investissement pour renouveler notre système électrique, car de nombreuses centrales nucléaires, mais aussi au charbon, construites il y a quarante ou cinquante ans, arrivent en fin de vie.

L'objectif de la politique énergétique est aussi, évidemment, de favoriser l'émergence d'une économie compétitive et riche en emplois grâce, notamment, à la mobilisation de toutes les filières industrielles, en particulier celles de la croissance verte. Cela doit se faire dans le respect de nos engagements climatiques, qui sont, pour moi, une priorité, si ce n'est la priorité. Les travaux en cours relatifs à la PPE s'inscrivent parfaitement dans ce cadre. Ils ont permis d'identifier, filière par filière, les impacts en termes de coûts pour la collectivité, d'emploi et de balance commerciale. La PPE fera, sur ces bases, l'objet d'une étude d'impact globale qui quantifiera l'impact économique, social et environnemental de la programmation, ainsi que son impact sur la soutenabilité des finances publiques – nous y travaillons actuellement – , sur les modalités de développement des réseaux et sur les prix de l'énergie pour toutes les catégories de consommateurs, en particulier sur la compétitivité des entreprises exposées à la concurrence internationale. Cette étude d'impact sera publique et mise à la disposition de la représentation nationale.

En tout état de cause, des évolutions du mix énergétique que nous mettrons en place vont nécessairement se traduire, chacun le comprendra, par des créations d'emplois dans certains secteurs, et probablement par des pertes d'emplois dans d'autres secteurs. Aussi est-il de notre devoir de prévoir ces évolutions, d'accompagner les transferts, d'anticiper la reconversion des filières et des territoires qui vont être associés aux trajectoires de la PPE. Gardons à l'esprit que la PPE ne sera pas achevée demain matin et que nous anticipons largement ces évolutions. La PPE devra également réaliser une évaluation des besoins de compétences professionnelles dans le domaine de l'énergie, afin d'adapter les formations à ces besoins. C'est pourquoi j'ai notamment associé Muriel Pénicaud à nos réflexions.

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