Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur l'évolution de la situation au moyen-orient et la reconnaissance de l'État palestinien

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Monsieur le député, depuis la fondation d'Israël, la France plaide pour la création, au côté d'Israël, d'un État palestinien viable et indépendant – j'insiste sur ces deux adjectifs, car le choix des mots est important.

L'objectif, c'est d'avoir deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, au sein de frontières sûres et reconnues, avec Jérusalem comme capitale des deux États. C'est notre position. Et si nous plaidons pour la création de cet État palestinien, ce n'est pas par goût de la symétrie, mais parce que notre conviction profonde, qui est partagée par l'Union européenne et par la grande majorité de la communauté internationale, c'est que la solution à deux États est la seule susceptible d'assurer une paix.

Tel est notre objectif. Le moyen pour y parvenir, c'est la négociation, et le cadre pour y aboutir, c'est le droit international, et en particulier les résolutions du Conseil de sécurité. C'est dans ce cadre que se pose la question de la reconnaissance d'un État palestinien. La demande formulée par Mahmoud Abbas donne naturellement une actualité particulière à cette question.

Le Président de la République a été clair sur ce point : il a indiqué que reconnaître la Palestine aujourd'hui serait une réaction unilatérale à une décision unilatérale qui a créé du trouble dans la région, et il a ajouté qu'il le ferait au moment où il le jugerait opportun. Telle est notre ligne de conduite.

Cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire. Nous appuyons, par notre diplomatie, la reprise des négociations ; nous renforçons, par notre coopération, les capacités palestiniennes – j'aurai sans doute l'occasion d'en dire un mot tout à l'heure ; enfin, nous demandons, comme l'a fait le Président de la République, le gel de la colonisation. Nous préparons donc concrètement, vous le voyez, les conditions d'un futur État palestinien. La reconnaissance se fera au moment où le Président de la République le décidera, et au moment où les conditions internationales le permettront de la manière la plus efficace.

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