Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur l'évolution de la situation au moyen-orient et la reconnaissance de l'État palestinien

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

La situation au Yémen est catastrophique, et elle s'est à nouveau dégradée ces dernières semaines. Une coalition de groupes sudistes opposés au président Hadi a pris le contrôle de la plus grande partie de la ville d'Aden, où était installé le gouvernement.

Nous assistons, en quelque sorte, à un emboîtement des conflits, entre le gouvernement du président Hadi et les Houthis, entre les Houthis et la coalition arabe, entre les partisans de l'ancien président Saleh et les Houthis qui l'ont assassiné, sans compter la présence active des groupes liés à AQPA– Al-Qaïda dans la péninsule arabique – ou à Daech, et à présent entre les sudistes et le gouvernement.

Les premières victimes sont les civils et vous avez raison de rappeler que le peuple yéménite fait face à une triple crise : humanitaire, sanitaire et alimentaire.

Dans ce contexte critique, les exigences de la France sont claires : un cessez-le-feu, qui permette un accès humanitaire sans entraves. Ce n'est d'ailleurs pas une option, mais une obligation du droit international, qui s'impose à toutes les parties. Nous l'avons fait savoir directement aux autorités émiriennes et à celles de l'Arabie saoudite.

Il existe des éléments de facilitation pour que le port de Hodeida puisse être accessible, même partiellement, ce qui est encore insuffisant.

La coalition arabe a pris des mesures, puisqu'elle a annoncé apporter 1,5 milliard d'euros d'aide humanitaire au Yémen. Tout le problème est de faire en sorte que cette aide arrive. C'est la preuve, en tout cas, que la voix de la communauté internationale, en particulier celle de la France, a pu être entendue. J'ai demandé au directeur du centre de crises et au directeur des affaires multilatérales du Quai d'Orsay de se rendre à Riyad dans les plus brefs délais, pour étudier avec les autorités saoudiennes la meilleure manière d'acheminer les aides qui peuvent être mobilisées grâce au 1,5 milliard d'euros annoncé.

Il n'y aura pas, cependant, de paix durable au Yémen sans solution politique. C'est pourquoi nous soutenons totalement les initiatives que pourrait prendre le nouvel envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, M. Martin Griffiths. Nous comptons sur lui pour qu'un processus politique permette de sortir de cette impasse catastrophique.

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