Intervention de Joël Barre

Réunion du jeudi 15 février 2018 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Joël Barre, délégué général pour l'armement (DGA) :

Je ferai quelques commentaires, qui rejoignent les deux questions que vous avez posées.

Sur l'intelligence artificielle proprement dite, il y a déjà des actions en cours. La DGA emploie une vingtaine d'ingénieurs spécialisés dans ce domaine. Nous comptons profiter de l'augmentation des effectifs dont j'ai parlé tout à l'heure pour accroître le nombre de ces ingénieurs dans les années qui viennent.

Nous devons définir la capacité dont nous avons besoin, en tant que maître d'ouvrage. En effet, nous ne sommes pas un établissement de recherche. Nous sommes l'agence exécutive des crédits publics de défense, ce qui nous impose de bien identifier notre cible. Aujourd'hui, nous estimons qu'il faudra augmenter significativement le nombre de ces ingénieurs. Nous devrions pouvoir faire cet effort dans les années qui viennent, à condition bien sûr de résoudre le problème d'attractivité que nous avons par rapport au secteur industriel.

Nous devons aussi structurer, en tout cas faciliter la structuration de notre base industrielle et technologique de défense dans ce domaine. Nous avons commencé à le faire en lançant en 2017 un ARTEMIS, un partenariat d'innovation consacré à l'étude d'une architecture de traitement de données massives pour le Big data, et l'intelligence artificielle. Nous faisons travailler en parallèle trois groupements d'industriels. Au fur et à mesure, nous choisirons les meilleurs, et cela se traduira dans un contrat de développement et de réalisation. Il s'agit d'un mode de contractualisation qui est nouveau, auquel on n'avait pas recours dans le passé, et qui est lié à ces nouvelles technologies.

La question sur l'innovation d'usage rejoint ce que j'ai dit tout à l'heure sur DGA Lab. Le drone indoor, que j'ai pris en exemple, est typiquement un produit qui existe dans le commerce ; les forces spéciales considèrent que ce drone peut leur être utile pour mener certaines de leurs opérations ; on demande aux industriels qui en sont capables de nous faire des propositions ; on travaille avec eux, on expérimente, on sélectionne, et on prend le meilleur ; enfin, on l'achète et on le livre : c'est ce genre de processus qu'il faut effectivement généraliser.

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