Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mardi 6 mars 2018 à 21h30
Premier paquet mobilité — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Madame la ministre, si j'ai bien compris les propos que vous avez tenus à l'instant, vous prétendez remplacer l'Europe sociale par l'Europe qui protège. Je suis d'accord avec vous : l'Europe sociale n'a jamais été qu'une somme de promesses non tenues, les traités empêchant de toute façon toute harmonisation sociale et fiscale, vous le savez bien. Toutefois, où est cette Europe qui protège ? À quel niveau la situez-vous ? Dans le CETA, l'accord de libre-échange conclu entre l'Union européenne et le Canada, que la France a accepté sans qu'il n'ait été discuté au Parlement ?

Vous avez évoqué les travailleurs détachés au passé comme si le fait de pouvoir employer des travailleurs étrangers en France en appliquant les normes et les cotisations sociales de leur pays d'origine était désormais derrière nous. C'est un conte de fées. Je le répète : c'est par erreur que vous avez mis au passé le verbe que vous avez employé. Les travailleurs détachés sont bien toujours une réalité.

De plus, dans le même temps où vous vous apprêtez à continuer de casser la SNCF, comme vous avez déjà cassé le fret ferroviaire, en ouvrant le trafic voyageurs à la concurrence, vous affirmez que des progrès vont être faits en matière de transport routier, alors même que la pollution croissante due au tout-camion a précisément pour cause la casse du service public et du fret ferroviaire ! Vous comprendrez qu'à force d'entendre des contes de fées de ce type-là, les peuples, à un moment donné, n'en veulent plus ! Malheureusement, ils se tournent alors trop souvent vers l'extrême droite, comme c'est le cas dans plusieurs pays européens. Nous nous efforcerons, pour notre part, de promouvoir une autre issue, mais c'est vous qui êtes responsables de cette situation, en dépeignant une Europe absolument irréelle, car l'Europe ne protège pas. Elle est libérale et n'impose qu'une seule loi, celle du marché, au détriment de l'intérêt général.

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