Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 7 mars 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Formation professionnelle des femmes

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Vous l'avez dit, madame la députée, il existe plusieurs causes qui expliquent, sans la justifier, cette inégalité de carrières, et donc de salaires et de retraites – je parlerais d'une inégalité d'opportunités, de chances entre les femmes et les hommes.

Cela commence par l'orientation et l'éducation. Nous travaillons sur ce sujet avec le ministre de l'éducation nationale, la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Aujourd'hui, nous nous apercevons qu'une grande majorité de jeunes femmes s'orientent vers un nombre restreint de métiers, qui sont généralement moins rémunérés. En outre, les femmes sont moins nombreuses à s'orienter vers l'entreprenariat ; même aujourd'hui, dans les start-up, 90 % à 95 % des nouveaux entrepreneurs sont des hommes. Il y a donc là un vrai sujet, qui est d'abord culturel et touche à l'orientation et à l'éducation.

Ces inégalités continuent lors de la carrière professionnelle. Le fameux plafond de verre existe dans un grand nombre d'entreprises, même s'il n'est pas toujours voulu ou décidé par ces dernières. On coopte toujours les mêmes personnes, on élève des barrières mentales et, de fait, on donne moins de possibilités aux femmes. Plus que les hommes, celles-ci manquent généralement d'estime d'elles-mêmes et n'osent pas revendiquer une carrière, une promotion ou un salaire.

Pour sortir de sortir de ce cercle vicieux, il convient de mener des actions en termes de ressources humaines, tant sur la carrière que sur la formation. Ce dernier point est très important. Aujourd'hui, en effet, un tiers des femmes travaillent à temps partiel, et 80 % des personnes travaillant à temps partiel sont des femmes. Ces dernières ont donc moins de droits à la formation. Or, sans formation, vous ne pouvez pas avoir de promotion, changer de métier ou de carrière, ni retrouver un métier qui vous plaît : vous restez dans le cercle vicieux des bas salaires et des faibles qualifications.

Dans le cadre de la réforme à venir de la formation professionnelle, du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, nous avons donc décidé de donner aux salariés à mi-temps les mêmes droits à la formation qu'aux salariés à temps plein. Cela concernera toutes les femmes à temps partiel et constituera une mesure de progrès et d'émancipation des femmes.

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