Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du mardi 20 février 2018 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Mme Genevard s'est inquiétée de savoir si la réforme allait améliorer la qualité du baccalauréat. C'est évidemment ce que nous visons, de différentes façons, au premier rang desquelles le renforcement des programmes dans chaque discipline. Là encore mes annonces du 14 février constituent davantage un point de départ qu'un point d'arrivée, puisque j'ai saisi la présidente du Conseil supérieur des programmes, qui dispose de toute l'année 2018 pour l'élaboration des programmes qui seront mis en oeuvre en classe de première à la rentrée 2019, l'objectif étant naturellement de réécrire ces programmes à la lumière de la nouvelle logique du baccalauréat et des remarques qui ont été faites sur les précédents programmes.

De ce point de vue chaque discipline est dans une situation particulière : ainsi, la plupart de nos interlocuteurs ont considéré que l'actuel programme de philosophie était assez satisfaisant et ne nécessitait pas de grands bouleversements ; les programmes de mathématiques ou de physique-chimie en revanche ne recueillent pas le même consensus et vont donc nécessiter d'être retravaillés, approfondis et améliorés.

Quant aux critiques récurrentes qui accusent le système de correction d'être partiellement responsable de la démonétisation du baccalauréat, je pense qu'en effet nous devons travailler à rendre les corrections plus « sincères », ce qui n'exclut pas les harmonisations indispensables.

Cela m'amène à répondre à Mme Faucillon que notre but n'est évidemment pas qu'il y ait moins d'élèves qui obtiennent le baccalauréat dans le futur, ce qui serait contraire aux ambitions d'un pays moderne. Nous voulons simplement faire en sorte que le diplôme acquis soit un diplôme qui valide des capacités réelles. Il est donc certes pertinent d'amener toute une classe d'âge vers le bac général, technologique ou professionnel, mais cela doit correspondre à une appréciation sincère des compétences de chaque élève, lesquelles lui correspondront d'autant mieux qu'il aura choisi sa spécialisation.

De plus, le fait qu'une partie de l'évaluation se fasse en contrôle continu et qu'une partie des épreuves du contrôle terminal se déroulent au retour des vacances de printemps va permettre une meilleure prise en compte du parcours de l'élève dans son orientation future, ce qui va dans le sens de la qualité, de la sincérité et de la cohérence.

Madame Essayan, il est normal qu'il y ait, dans chaque discipline, des inquiétudes et des attentes, ce qui ne signifie pas qu'elles soient fondées. Nous n'avons en l'occurrence pas l'intention de supprimer les sciences économiques et sociales (SES), pas plus que nous avons le projet de découpler les sciences économiques et les sciences sociales, contrairement à ce que j'ai pu lire dans la presse avant que je rende mes conclusions. De ce point de vue, les « infox », ou fake news, ont été nombreuses au sujet du baccalauréat, et nous devons nous mobiliser pour empêcher qu'elles ne se propagent.

Les sciences économiques et sociales demeurent donc comme une matière de spécialité, ce qui leur confère une grande importance. J'en veux pour preuve les mathématiques, dont personne n'imagine que nous allons les dévaloriser et qui sont également une matière de spécialité. Les SES sont donc consacrées par la nouvelle réforme ; qu'elles soient ensuite concernées par la refonte des programmes me paraît indiscutablement légitime.

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