Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mardi 13 mars 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Accords de guyane

Edouard Philippe, Premier ministre :

Bien naturellement, à l'issue de cette élection, vous m'interrogez sur le sujet de la Guyane. Comme vous le savez, monsieur le député, mon gouvernement a confirmé l'engagement pris au nom de l'État par un gouvernement précédent. Le budget 2017, tel qu'il a été revu par mon gouvernement, et le budget 2018, tel qu'il a été conçu par mon gouvernement, offrent les traductions concrètes du respect par l'État de la parole donnée.

Une part importante de ces engagements vise à permettre aux collectivités de Guyane, et en particulier à la collectivité issue de la fusion du conseil régional et du conseil général, de faire face à leurs projets d'investissements : ils sont nombreux, indispensables et même, à certains égards, vitaux.

Des crédits exceptionnels de l'État sont prévus pour les constructions scolaires. Le ministre de l'éducation nationale me le confirmait pendant que vous posiez votre question – il connaît bien ce territoire et y retournera dans les prochaines semaines ou les prochains mois. En tout état de cause, 250 millions d'euros seront engagés sur cinq ans pour les lycées et les collèges et 150 millions d'euros sur dix ans pour les écoles. Le besoin de construction est très fort, notamment dans un territoire que vous connaissez particulièrement bien : l'ouest guyanais. Il faut évidemment tenir compte de cette nécessité.

Je veux aussi rappeler l'engagement spécifique de l'État pour la Guyane : au 1er janvier prochain, l'État reprendra la responsabilité en matière de RSA – revenu de solidarité active – ; c'est un engagement pris par le Président de la République. Cette mesure ne concerne que deux territoires : la Guyane et Mayotte – je suis certain que nous aurons l'occasion d'en reparler. Dès 2017, l'État a apporté à la collectivité de Guyane 50 millions d'euros supplémentaires pour faire face à cette dépense ; il consentira encore cette année un effort comparable.

Mais, monsieur le député, la politique de l'État ne peut pas se résumer à traiter l'urgence, même si l'urgence doit être traitée. Je me limiterai à quelques sujets, et tout d'abord la sécurité. La Guyane figure parmi les territoires reconnus comme prioritaires dans le cadre de la police de sécurité du quotidien. En matière d'immigration, dans le cadre d'une expérimentation circonscrite à la Guyane, nous expérimenterons, à compter de juin prochain, la réduction des délais d'instruction des demandes d'asile.

S'agissant du développement économique, à la suite du rapport établi conformément à la loi relative à l'égalité réelle outre-mer, le Gouvernement a défini avec le Centre national d'études spatiales – CNES – des modalités nouvelles pour assurer des retombées économiques encore plus significatives pour la Guyane, avec un effort renforcé de 10 millions d'euros du CNES.

La Guyane est confrontée à des défis considérables, à la hauteur des particularités, de la richesse et des spécificités de ce territoire. L'objectif de l'État, sous votre contrôle attentif ainsi que sous celui de l'ensemble des députés, est d'avancer résolument dans le sens des accords signés, des engagements pris pour le développement réel et ambitieux de la Guyane.

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