Intervention de Pieyre-Alexandre Anglade

Séance en hémicycle du mardi 20 mars 2018 à 21h30
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPieyre-Alexandre Anglade :

Depuis plusieurs années, l'Europe voit le retour de la guerre ouverte et des démonstrations de force à ses portes, ainsi qu'une concentration de défis sans précédent depuis la fin de la guerre froide : la crise migratoire, la situation dans la bande sahélo-saharienne, la déstabilisation durable du Proche-Orient ou encore la guerre en Ukraine. À cela s'ajoute un chamboulement du système international issu de la guerre froide, dans lequel il y avait peu d'acteurs agissants et qui était plutôt bien régulé. Ce monde est terminé ; il a cédé la place à un environnement dont l'instabilité et l'imprévisibilité sont les figures dominantes : la Russie viole le droit international, la Chine s'impose par la force dans son environnement et les États-Unis s'affranchissent du multilatéralisme. Dans ce contexte, le présent projet de loi de programmation militaire offre les moyens d'une remontée en puissance de nos armées et permet à la France de préserver son autonomie stratégique. Il faut s'en réjouir.

Cependant, la situation que je viens d'évoquer doit inciter les Européens à s'organiser collectivement. C'est aussi l'esprit de ce projet de loi de programmation militaire. En la matière, l'enjeu est surtout d'entretenir la dynamique enclenchée depuis un an en matière d'Europe de la défense, qui a été toujours été une priorité française et qui le demeure dans le contexte actuel. C'est ce que propose le projet de loi à travers son article 2. Il faut le saluer.

Vingt-cinq États membres se sont mis d'accord en décembre dernier sur le lancement de la coopération structurée permanente. Récemment, le Président de la République a proposé d'aller plus loin, avec une initiative européenne d'intervention visant à développer une culture stratégique partagée. Cette initiative consisterait à accueillir dans les armées qui le souhaiteraient des militaires venant d'autres pays européens pour participer, le plus en amont possible, à des travaux d'anticipation, de renseignement, de planification et de soutien aux opérations. Ce pourrait être l'un des axes de la contribution française à la coopération structurée permanente.

L'article 2 permet donc le renforcement de la défense européenne autour d'intérêts de sécurité partagés. Pour cette raison, j'y apporte mon soutien.

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