Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mercredi 21 mars 2018 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

La question de l'arme nucléaire est une vraie question. Au moment où nous avons mis en place la dissuasion nucléaire, il y a eu un débat dans notre pays, parce qu'il s'agissait de quelque chose d'important pour l'avenir du monde, et pas seulement pour notre pays : quelque chose d'important pour la paix. Nous étions, nous le groupe communiste de l'époque, en quelque sorte partenaires de cette position qui consistait à dire : « plus jamais la Deuxième Guerre mondiale ! » Il fallait alors trouver une solution.

Aujourd'hui, comme cela a été rappelé dans l'hémicycle, tous les débats montrent que la menace n'est plus nécessairement celle que l'on imaginait à une certaine époque. Étant donné qu'elle est différente et peut désormais revêtir d'autres formes – par exemple numérique ou terroriste – , le débat sur la protection de nos concitoyens, de notre pays et de la paix doit avoir lieu. Or, il n'a pas lieu. On fait comme s'il s'était tenu une fois pour toutes, quelle que soit l'évolution du monde depuis cinquante ans, depuis le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires– TNP.

Nous pensons, quant à nous, qu'il ne peut pas en être ainsi. La question des deux composantes doit être encore posée, même si le fait de poser la question ne signifie pas nécessairement que l'on y répondra qu'il faut passer à un système à une seule composante.

Ainsi, certaines technologies permettant de détecter les sous-marins qui disparaissent dans l'océan commencent à progresser, au moyen de radars et de sonars de plus en plus perfectionnés. Cette recherche relève en effet de l'éternelle course à la performance en matière d'armement. À cet égard, l'arme aéroportée me semble être le vecteur le plus dangereux en termes de risques d'accident, car un missile sol-air peut à tout moment attaquer un avion porteur de la bombe atomique et cet événement peut se produire à un endroit qui n'était pas forcément l'objectif visé.

On peut certes recourir à la dissuasion avec l'intention de ne pas s'en servir, mais il peut aussi arriver que l'on montre ses muscles à un adversaire qui vous pilonne précisément à ce moment-là. Le débat doit donc avoir lieu.

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