Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mercredi 21 mars 2018 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Le rapporteur nous invitait précédemment à lire les rapports de l'Assemblée, notamment de la commission de la défense, sur les questions nucléaires. Pour ma part, je suis co-rapporteur d'une mission d'information de la commission des affaires étrangères sur l'arme nucléaire. À ce titre, j'ai auditionné de nombreuses personnes, notamment des militaires et des diplomates – je serai la semaine prochaine à l'ONU, à Genève.

Or à chaque fois qu'on interroge quelqu'un sur la doctrine nucléaire française, portée par notre Président de la République, on s'entend répondre qu'il ne sera fait usage de l'arme nucléaire que si les intérêts vitaux de la France sont mis en cause. Mais lorsque je demande qu'on me précise quels sont les intérêts vitaux de la France, on me dit que tout figure dans les textes ; on me répond que, si les intérêts vitaux de la France étaient mis en cause par un pays doté de l'arme nucléaire, nous nous autoriserions à utiliser la bombe atomique.

Je constate, monsieur le rapporteur, que vous êtes plus documenté que moi. Vous associez aux intérêts vitaux de la France les intérêts de pays européens alliés, sans qu'on sache exactement de qui il s'agit, d'ailleurs : Mme la ministre me disait hier que qui n'était pas notre allié était notre ennemi. J'ai vérifié, c'est bien ce qu'elle a dit.

Dès lors, il ne s'agit plus du tout de la doctrine française de l'arme nucléaire ! Les intérêts vitaux de la France, ce sont les intérêts vitaux de la France, point !

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