Intervention de Jean-Paul Mattei

Séance en hémicycle du mercredi 21 mars 2018 à 21h30
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Mattei :

Cet amendement, adopté en commission des finances avec l'approbation de notre rapporteur pour avis, vise à préciser le souhait du législateur d'équiper et de protéger au mieux les personnels militaires combattants. Il a pour objet de préciser que le matériel fourni à chaque militaire devra être adapté à la protection auditive active contre les traumatismes sonores, lesquels représentent la première cause de réformation des militaires après les blessures, selon le rapport d'information de M. Audibert-Troin et de Mme Poumirol sur la prise en charge des blessés. Plus de 1 100 nouveaux cas seraient déclarés chaque année, selon le service de santé des armées, en liaison avec la direction générale de l'armement.

Précisons, pour répondre aux interrogations soulevées par cet amendement au sein de la commission de la défense, qu'il s'agit bien ici de la protection auditive active, à savoir d'équipements qui réduisent le bruit ambiant tout en permettant aux militaires de communiquer, sur le modèle des casques audio dont les mélomanes urbains se servent pour filtrer les nuisances sonores et mieux apprécier la musique.

Contrairement à ce qui a été répondu en commission de la défense, l'équipement en matériel de protection auditive ne représenterait pas une charge financière pour nos armées, car le coût annuel de ces équipements, évalué à 5 millions d'euros, permettrait de réduire celui des soins post-traumatiques, de l'ordre de 25 millions d'euros chaque année pour le service de santé des armées.

Il n'est donc pas question ici de juger de la qualité de la prise en charge médicale post-traumatique de ces personnels, mais bien d'éviter la survenue de traumatismes sonores qui affectent 84 % du personnel de l'armée de terre. Nous pourrions ainsi conserver chaque année dans les rangs du service actif un millier de jeunes militaires en parfaite condition physique et opérationnelle, en moyenne âgés de 24 ans, au lieu de les réformer pour cause d'invalidité.

Les dispositifs actuels présentent des faiblesses que d'autres armées, en Suède ou aux États-Unis par exemple, ont su compenser par une politique volontariste ayant permis de réduire de 70 % les traumatismes en moins de 36 mois, grâce à un plan de prévention, de formation et d'équipement de protection des dispositifs actifs. Les soldats ont pu conserver leur entière efficacité puisque leur faculté d'écoute, indispensable lors des combats, n'est pas perturbée.

C'est pourquoi, mes chers collègues, je vous invite à adopter cet amendement.

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