Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mercredi 21 mars 2018 à 21h30
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Si la dissuasion nucléaire nécessite du matériel rénové comme les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins ou divers avions, la rénovation et l'amélioration des missiles ASMPA – air-sol moyenne portée amélioré – et les études de développement de leur successeur semblent totalement inutiles au regard des contraintes budgétaires de la nation.

En outre, les investissements dans la rénovation de missiles à tête nucléaire et les études de développement sont assimilables à des actes de prolifération, interdits par le droit international. Ils contribuent d'une certaine manière à délégitimer le traité de non-prolifération. L'amélioration de l'arsenal nucléaire peut être perçue comme une relance de la course aux armements, qui va à l'encontre des engagements internationaux. Les députés du groupe GDR, opposés par principe à la course à l'armement nucléaire, désapprouvent l'augmentation des capacités de dissuasion nucléaire prévue par ce projet de loi.

Le développement de la dissuasion nucléaire va mobiliser des milliards d'euros, qui seraient bien plus utiles dans d'autres domaines en matière de défense – je pense notamment au renforcement de la protection de nos gigantesques zones économiques exclusives. Peut-être faut-il vérifier notre calcul mais nous avons évalué le coût de cet engagement financier à 14 millions d'euros par jour ! L'engagement d'une telle somme sur cette durée mériterait peut-être un grand débat public, comme le souhaitent Le Mouvement de la paix et certainement les Français. Comme on a su organiser une procédure de grand débat public à l'occasion de la loi sur la transition énergétique, le Gouvernement pourrait permettre à la France, aux Français, aux citoyens, à ceux qui vont payer cette somme colossale, de débattre de la question de la dissuasion nucléaire dans le cadre de cette même procédure.

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