Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du jeudi 22 mars 2018 à 21h30
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Article 18

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Je trouve que ce débat est très intéressant. Il renvoie implicitement à des problématiques d'ampleur concernant la nature des différents pouvoirs dont nous parlons. Rappelons-nous que la Ve République trouve son origine dans une réaction du pouvoir civil face à des pouvoirs militaires.

Pourquoi, pendant si longtemps, les militaires n'ont-ils pas pu exercer la plénitude de leurs droits civiques sinon parce que, comme le montre l'histoire du XXe siècle, il existe une tension philosophique fondamentale entre le pouvoir démocratique civil et le pouvoir militaire qui, dans l'histoire de France, y compris récemment, a parfois eu la tentation d'accroître son pouvoir – je ne parle pas d'individus singuliers, mais de façon globale ?

La question qui sous-tend ce débat est celle des garde-fous qu'un régime démocratique, qu'un pouvoir civil, peut dresser face au pouvoir militaire – car il n'est pas anodin de disposer de la force armée, de la puissance militaire.

Deuxièmement, la question ne se pose pas dans les mêmes termes, selon la manière dont on conçoit l'armée. C'est une thématique qui nous est chère, et que le député Bastien Lachaud a bien rappelée. Si l'armée avait une structure moins hiérarchique et plus démocratique, la nature du pouvoir militaire serait, de fait, différente, et représenterait un moindre risque pour la démocratie, et pas seulement en France, puisque nous vivons dans un monde où les régimes militaires sont légion. Il serait intéressant d'avoir un débat de fond sur cette question à l'Assemblée nationale.

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