Intervention de Guy Teissier

Séance en hémicycle du mercredi 28 mars 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Migrants mineurs non accompagnés

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier :

Monsieur le Premier ministre, voilà des mois que cela dure, mais les réponses se font attendre. Des milliers de migrants arrivent chaque année sur les rives européennes de la Méditerranée. En 2017, la France a ainsi dépassé le cap des 100 000 demandes d'asile.

Parmi ces migrants, on compte des mineurs dits « non accompagnés », qui arrivent sur notre territoire avec l'espoir d'un avenir meilleur. Or, la réalité est tout autre : après un voyage souvent long et difficile, ces jeunes se retrouvent dans la rue, faute d'une politique claire et ferme en matière migratoire. Un véritable appel d'air a été créé, comme en atteste l'explosion du nombre de ces mineurs non accompagnés sur notre territoire.

En 2017, la France a réalisé plus de 50 000 évaluations afin de savoir si ces jeunes étaient mineurs ou non. Ainsi reconnus, ce ne sont pas moins de 15 000 nouveaux mineurs qui ont été confiés durant l'année 2017 aux départements, au titre de l'aide sociale à l'enfance, soit une hausse de 85 %. D'après l'Assemblée des départements de France, nous dépasserions, à la fin de l'année 2017, les 26 000 mineurs pris en charge par l'aide sociale à l'enfance.

Devant cette explosion sans précédent du nombre de ces mineurs, les dispositifs d'accueil et les moyens mis à disposition ne sont plus adaptés. Bien évidemment, cela a un coût : aujourd'hui supportée par les seuls départements, la prise en charge d'un mineur étranger est estimée en moyenne entre 50 000 à 60 000 euros par mineur et par an. En 2017, cela représente pour les départements 1,25 milliard d'euros.

Monsieur le Premier ministre, vous avez reçu, mi-février, un rapport présentant certaines pistes pour sortir de cette crise : où en êtes-vous, pendant que les départements peinent à faire face ? La lutte contre l'immigration irrégulière est une prérogative régalienne : n'est-il pas temps pour l'État d'assumer ses responsabilités, notamment pour ce qui concerne la gestion des flux et la prise en charge de ces mineurs ?

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