Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du mercredi 28 mars 2018 à 15h00
Protection des savoir-faire et des informations commerciales — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Notre groupe votera également contre la proposition de loi. Tout au long du débat, en commission comme dans l'hémicycle, nous avons fait remarquer qu'elle nous posait d'abord un problème de forme, puisque, s'agissant d'une directive européenne, les usages veulent qu'un projet de loi du Gouvernement soit précédé d'une étude d'impact, afin d'éclairer les parlementaires sur les enjeux de la transposition. Or, bizarrement, c'est une proposition de loi, non assortie d'une étude d'impact, donc n'éclairant pas nos débats sur les conséquences de cette transposition, qui nous a été soumise.

Ensuite, sur le fond, la proposition de loi est totalement déséquilibrée, en tant qu'elle érigera le droit des affaires au-dessus des droits fondamentaux. Nous avons essayé de multiplier les amendements pour rétablir un équilibre entre la nécessité, que personne ne nie, de protéger nos entreprises contre l'espionnage industriel, avec les formes modernes que celui-ci peut prendre aujourd'hui, et l'aspiration démocratique de protéger les journalistes d'investigation et les lanceurs d'alerte.

Nous avons rappelé que, sans ces derniers, il n'y aurait pas eu les affaires du Mediator, du bisphénol ou des listes HSBC. On peut regretter que cette proposition de loi érige en principe absolu la méthode de secret qui présidait chez Lactalis, avec tous les dégâts sanitaires que le secret des affaires a causé dans cette entreprise, qui se montrait extrêmement discrète sur ses procédures.

Voilà les raisons pour lesquelles nous voterons contre ce texte, en regrettant qu'une fois de plus – cela devient une habitude, mais nous avons du mal à nous y habituer – tous les amendements déposés par l'opposition, y compris les plus mesurés, voire de simples amendements de formulation, aient été systématiquement rejetés. C'est une négation du travail parlementaire à laquelle nous ne nous habituerons jamais.

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