Intervention de Jacques Maire

Réunion du mercredi 21 mars 2018 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

Je salue, monsieur le ministre d'État, votre implication dans l'action internationale de l'État sur la question qui nous occupe ici. La prévention des migrations est en effet essentielle, et plus efficace que les retours forcés. Elle n'en doit pas moins reposer sur un vrai partenariat avec les pays du Sud et, de ce point de vue, le voyage que vous avez réalisé au Niger avec plusieurs membres de la commission s'est révélé très instructif. Reste que trois conditions sont nécessaires au succès de cette entreprise.

D'abord un alignement politique : sommes-nous capables, à tout moment, de défendre l'importance de la migration, dans le rapport bilatéral, au plus haut niveau de l'État – faute de quoi notre action n'est pas crédible ?

Ensuite, il faut une contrepartie pour ces pays. Si nous avons les exigences précédemment exposées en matière de retours, il n'y a aucun résultat à attendre de notre action en cas d'absence d'aide au développement car la balance de la négociation ne sera pas équilibrée. Des engagements ont été pris en la matière par le Président de la République et il nous reste à les tenir car, nous l'avons constaté sur le terrain, l'aide n'arrive pas.

J'en viens enfin aux outils opérationnels. Nous avons ici un problème car nous avons un opérateur pour l'aide au développement – l'Agence française de développement (AFD) –, et un opérateur pour le retour volontaire, l'OFII, mais qui exerce son mandat exclusivement depuis le territoire national. Aussi sous-traitons-nous intégralement cette politique de prévention et de retour Sud-Sud à un opérateur international, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dont la philosophie est plus proche, d'ailleurs, de celle d'une organisation non gouvernementale (ONG) et qui ne coopère pas du tout avec les forces de sécurité intérieures et qui est coûteuse. Ne pensez-vous pas, monsieur le ministre d'État, qu'il serait temps d'ouvrir progressivement le rôle de l'OFII à la question des reconduites et des accompagnements Sud-Sud, non pas au détriment de la mission qu'elle remplit depuis le territoire national mais en utilisant les fonds européens qui, en la matière, sont très importants ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.