Intervention de Jean-Philippe Nilor

Séance en hémicycle du mardi 3 avril 2018 à 21h30
Questions sur la politique du gouvernement en matière de pouvoir d'achat des français.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Nilor :

Monsieur le secrétaire d'État, si aujourd'hui la vie est chère partout en France, à la suite de décennies de politiques ultralibérales, elle l'est davantage encore en outre-mer, où des siècles de pacte colonial ont forgé une économie d'abus et de dépendance. Malgré la loi du 20 novembre 2012 relative à la régulation économique outre-mer, celle du 14 octobre 2015 d'actualisation du droit des outre-mer et celle du 28 février 2017 relative à l'égalité réelle outre-mer, les situations scandaleuses demeurent.

L'alimentation subit un surcoût de 38 % par rapport à la France, malgré le bouclier qualité-prix instauré par la loi Lurel. Les mêmes discriminations caractérisent la quasi-totalité des secteurs de la vie courante. Aux Antilles, se soigner revient plus cher de 17 %, qu'il s'agisse des services de santé, des médicaments ou des appareils et autres équipements thérapeutiques. Pour l'internet ou la téléphonie mobile, nous payons plus cher de 32 % des prestations moindres, le prix semblant être, chez nous, inversement proportionnel au débit. Et que dire des tarifs bancaires et postaux ou du coût, par exemple, des transports et des pièces détachées pour l'automobile ?

Circonstance aggravante, ces majorations sont perpétrées dans un contexte de pauvreté accrue. Alors qu'en France, 14 % des ménages vivent sous un seuil de pauvreté de 944 euros, en Martinique, 21 % vivent sous un autre seuil, fixé à 615 euros. Comment admettre que la République autorise ces calculs à géographie variable de la misère humaine ?

Monsieur le secrétaire d'État, nous ne pouvons plus nous satisfaire de mesurettes qui ne permettront pas de mettre fin à cette disparité insupportable, qui grève le pouvoir d'achat des plus humbles. Quelles actions concrètes entendez-vous mener en ce sens sans pénaliser les finances des collectivités locales, auxquelles vous imposez déjà un effort sans précédent ?

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