Intervention de Isabelle Valentin

Séance en hémicycle du mardi 3 avril 2018 à 21h30
Débat sur les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

Un seul chiffre suffit à montrer la nécessité pour notre société de s'adapter au vieillissement de la population : l'espérance de vie est passée de quarante-sept ans en 1900 à quatre-vingts ans aujourd'hui. Au-delà des projections démographiques qui peuvent être fantaisistes, cette réalité montre la nécessité d'une politique ambitieuse d'aide aux personnes âgées, surtout lorsqu'elles deviennent dépendantes.

On le sait tous, la population accueillie dans nos EHPAD a beaucoup changé. Dans les années quatre-vingt, on entrait à soixante-huit ans, quand aujourd'hui, les résidents arrivent à quatre-vingt-six ans, beaucoup plus dépendants et avec des pathologies diverses. Si la loi de 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement a apporté quelques améliorations en matière de maintien à domicile et d'aide aux aidants, elle n'a pas résolu la situation des personnes âgées dépendantes en attente urgente de place en EHPAD. Elle n'a pas résolu non plus les problèmes de la tarification relative au forfait dépendance : il existe d'importantes inégalités en fonction des départements. Elle n'a pas plus résolu le problème du coût de journée, trop élevé, de l'inflation des normes, inadaptées à la réalité des EHPAD, du manque de personnel formé aux différentes pathologies. En résumé, la loi de 2015 n'a pas pris en compte l'évolution des différents publics accueillis et n'a pas prévu les financements nécessaires à cette évolution.

Dans les années quatre-vingt, nous avions des maisons de retraite, des maisons avec une âme, des maisons avec une vie, des maisons avec une équipe soignante, presque une famille. Aujourd'hui, nous avons des EHPAD modernes, aux dernières normes, parfois déshumanisés, où les résidents, le personnel et les familles peuvent être en souffrance. Or, les EHPAD devraient être des lieux de vie dans lesquels on soigne et non des lieux de soins dans lesquels on vit. Un nouveau modèle de prise en charge des soins doit pouvoir s'opérer, médicalisation ne signifiant pas déshumanisation.

Pour avoir organisé des réunions avec les directeurs et les personnels des EHPAD, pour avoir visité de nombreux établissements dans ma circonscription, je sais que tous sont d'accord avec le constat fait dans le rapport de la mission flash de Mme Iborra, constat très largement partagé aussi par l'ensemble des membres de la commission des affaires sociales. Avec le rapport de Mme Iborra et de Mme Fiat, la situation est examinée de manière précise. Trente et une propositions ont été dégagées. Parmi celles-ci on trouve : développer des maisons médicales, ainsi que des points relais télémédicalisés au sein des EHPAD, une excellente idée déjà mise en oeuvre en région Auvergne-Rhône-Alpes avec des financements importants ; revaloriser le statut d'aide-soignante ; faciliter le droit de prescription des médecins coordinateurs ; revaloriser les métiers de la gérontologie ; …

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