Intervention de Alain Bruneel

Séance en hémicycle du mardi 3 avril 2018 à 21h30
Débat sur les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Bruneel :

Madame la ministre, le 12 février dernier, les parlementaires communistes lançaient leur tour de France des hôpitaux et des EHPAD. Comme mon collègue Pierre Dharréville, j'ai effectué plusieurs dizaines de visites : je sais la souffrance des personnels, leur frustration de ne pas pouvoir accomplir leur travail correctement.

Le rapport d'information dont nous discutons met en lumière la crise aiguë qui touche les établissements, les personnels et les personnes âgées en perte d'autonomie. Il y a urgence : 5 millions de Français auront plus de quatre-vingt-cinq ans en 2050, contre 1,5 million aujourd'hui. Il est donc nécessaire d'agir vite et fort. Le diagnostic impose de dépasser le stade des intentions et de prendre des mesures d'application immédiate.

Alors que la situation financière des EHPAD est profondément dégradée, le rapport d'information préconise de sortir de la réforme tarifaire de décembre 2016, qui est contestée dans tout le pays. Nous appuyons cette demande. Concernant le manque criant de personnel, il est urgent d'embaucher pour répondre effectivement aux besoins et aux attentes : c'est une question de dignité humaine. Nous aimerions, madame la ministre, vous entendre sur ce point.

Plus largement, il manque des places dans les EHPAD, et il manque des EHPAD. Le service public doit et peut faire mieux. Nous en avons les moyens, à condition de desserrer la contrainte budgétaire qui étouffe les EHPAD publics. L'austérité est insoutenable, aussi bien pour les aînés que pour les personnels et pour la société tout entière.

Certes, me direz-vous, mais avec quelle enveloppe budgétaire ? On pourrait commencer par embaucher quelques centaines d'inspecteurs du fisc, qui auraient pour mission de recouvrer le produit de la fraude patronale en matière de cotisations sociales, dont le montant s'élève à 25 milliards d'euros par an selon une estimation de la Cour des comptes, qui s'inquiète du manque d'audace du Gouvernement dans ce domaine.

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