Intervention de Patrice Verchère

Séance en hémicycle du mercredi 4 avril 2018 à 15h00
Questions sur le financement des grandes infrastructures

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Verchère :

Le 1er février, le Conseil d'orientation des infrastructures dévoilait son rapport. C'est sur la base de ses préconisations que Mme la ministre chargée des transports, présentera prochainement le projet de loi d'orientation des mobilités. Sans surprise, il devrait en reprendre les principales propositions et sonner le glas d'un certain nombre de grands projets. Ainsi le projet de ligne TGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon, dit POCL, est mis de côté, alors que son intérêt avait été consacré par la loi issue du Grenelle de l'environnement en 2009 et qu'il avait été reconnu prioritaire par la commission Mobilité 21 en 2013. Ce projet est soutenu par les élus et les parlementaires de tous bords des régions concernées, qui ont adopté, le 14 mars dernier, une motion dans laquelle ils demandent notamment le réexamen de la date de programmation du projet fixé après 2028, soit dans une éternité.

Le besoin de cette ligne est réel, car il répond à deux objectifs. Le premier est de désaturer la ligne historique sud-est. Je le constate chaque semaine entre Lyon et Paris : les temps de parcours s'allongent en raison d'un trafic très dense, et le moindre incident sur la ligne provoque des retards importants. Imaginez, madame la secrétaire d'État, le jour où se produira un événement majeur ! Sans alternative possible en LGV, le coût économique, notamment pour la région lyonnaise, sera considérable.

Le deuxième objectif est l'aménagement du territoire au bénéfice des territoires enclavés comme, pour ne citer qu'elles, les villes d'Auvergne-Rhône-Alpes – Clermont-Ferrand, Montluçon ou Roanne – , ainsi que le nord-ouest du département du Rhône. Ce projet concerne cinq régions, quinze départements, onze villes moyennes pour une population globale de 17 millions d'habitants, soit un quart de la population française.

Madame la secrétaire d'État, vous connaissez cette citation d'Émile de Girardin : « Gouverner, c'est prévoir. » Le Gouvernement a ainsi la responsabilité de ne pas mettre un coup d'arrêt à ce projet, dont l'intérêt à terme est certain. Pouvez-vous vous engager à ne pas écarter ce projet, en proposant dès à présent un réexamen de sa date de programmation et la poursuite des études ? Quelle réponse attendre du Gouvernement à la motion approuvée le 14 mars par les présidents de régions concernés et les nombreux élus ?

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