Intervention de Jean-Lou Blachier

Réunion du jeudi 29 mars 2018 à 14h20
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Jean-Lou Blachier :

Quand M. Macron, alors ministre de l'économie, m'a demandé un rapport sur le thème « Industrialiser par l'innovation », j'ai jugé que ce serait intéressant pour le chef d'entreprise et l'industriel que je suis. En effet, dans le domaine de l'industrie aujourd'hui, la situation est plutôt difficile. Depuis près de cinquante ans, en effet, l'industrie perd ses emplois, de la force et de la valeur.

Lorsque M. Macron m'a demandé de réaliser ce rapport, je me suis demandé comment nous allions pouvoir démontrer que cet élément dynamique, à savoir l'innovation, était présent dans l'industrie. J'ai choisi deux régions test et j'ai rencontré les différents acteurs dans le domaine de l'innovation. Cela m'a permis de constater qu'en amont des fonds permettent aux entreprises de faire naître des projets, mais qu'il en existe très peu en aval. Nous finançons les entreprises pour qu'elles se développent. Mais lorsqu'elles ont besoin de vendre leurs produits et de se développer, elles sont obligées de solliciter à l'étranger des fonds qui leur permettront de grandir. C'est extrêmement dommage pour notre économie et pour l'industrie en général.

Le crédit impôt recherche a nettement aidé nos entreprises et nous ne pouvons qu'y trouver avantage. Le suramortissement, également évoqué, a malheureusement été abandonné alors qu'il s'agissait d'un outil intéressant. Les entreprises, notamment industrielles, l'ont fortement regretté. Aussi, conviendrait-il de trouver des systèmes équivalents. Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) est en mutation, il sera intéressant d'observer les suites qui y seront données.

Madame Cattelot, j'aurai le plaisir de vous remettre ce rapport qui contient douze propositions. La France compte environ 4 000 ETI, contre trois fois plus en Allemagne, 10 000 environ en Italie et autant au Royaume-Uni. Le but premier de ce rapport a été d'imaginer les voies et moyens de faire grandir nos entreprises, car c'est là un véritable enjeu. Si nous avions plus d'entreprises de taille intermédiaire, nous créerions plus d'emplois. Le directeur général de KPMG France a déclaré que si nous parvenions à créer 1 500 ETI supplémentaires, nous créerions vraisemblablement un million d'emplois supplémentaires. Il faut que tous ensemble nous réfléchissions à la façon d'aider les PME à devenir des ETI de demain.

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