Intervention de Guillaume Kasbarian

Réunion du jeudi 29 mars 2018 à 14h20
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, rapporteur, président :

Ma première question porte sur la croissance des entreprises. Nous avons beaucoup d'entrepreneurs en France qui sont animés par un esprit entrepreneurial, qui créent des sociétés et qui se lancent dans l'aventure – c'est une bonne chose. Mais se pose la question de les faire grossir et de déterminer le ticket d'investissement associé à ces entreprises.

Notre commission d'enquête s'est rendue aux États-Unis voilà trois semaines. Nous avons interrogé des investisseurs français, également des investisseurs américains pour comprendre en quoi leur fonctionnement différait. L'un d'eux nous a dit que l'on investissait en France un milliard sur mille entreprises. Alors que l'on crée de vraies licornes aux États-Unis, il estimait qu'en France on créait un troupeau de ponycorns. Nous créons des start-up que nous ne parvenons pas à faire grossir et qui restent de taille trop modeste. Selon lui, la France n'a pas conscience des moyens nécessaires aux entreprises pour agir sur une scène et un marché plus larges. Partagez-vous ce constat ?

Ma deuxième question porte sur le Choose France. Les propos tenus dans cette commission sont assez protecteurs, marqués par la nécessité de se défendre des investisseurs étrangers. Mais cet avis n'est pas partagé par tous. Je suis très content qu'il y ait des collègues de la majorité avec moi pour le dire : nous avons une vraie ambition d'accueillir les investisseurs étrangers et de faire de la France une terre d'accueil d'investisseurs étrangers qui sont non seulement créateurs d'innovation, mais aussi d'emplois sur notre territoire. Par exemple, l'entreprise danoise Norsdisk ou la société Worverk Thermomix se sont implantées à Chartres, en Eure-et-Loir. Nous sommes donc convaincus de la nécessité d'être attractifs aux yeux des investisseurs étrangers. C'est une image politique que nous souhaitons mettre en avant. Selon vous, qu'est-ce qui fait défaut aujourd'hui pour attirer des investisseurs étrangers en France ? Ma question n'est pas défensive, tout au contraire, elle est offensive : comment accueillir plus d'investisseurs étrangers et comment créer les conditions de leur accueil pour développer l'innovation et l'emploi en France ?

Ma troisième question porte sur un aspect un peu plus défensif, sur le contrôle de certains actifs stratégiques ou certaines technologies stratégiques et sur le processus que l'on imposerait éventuellement à des personnes qui souhaiteraient reprendre une entreprise considérée comme stratégique en France. Nous essayons en parallèle de nous mettre à la place de l'entrepreneur et de l'investisseur. C'est ainsi que nous nous interrogeons sur ce qui est susceptible de le freiner dans sa volonté d'investir en France dans ce parcours de contrôle s'il se fait contrôler par Bercy ou le process de contrôle.

Les investisseurs étrangers qui investissent dans certaines technologies ou certains secteurs en France sont contrôlés. Si l'on se place du point de vue de l'investisseur, qu'est-ce qui peut dans ce processus de contrôle le rebuter, le freiner, le décourager ? Vous avez l'occasion ici d'alerter la représentation nationale sur les dangers et les risques de certaines procédures de contrôle vis-à-vis d'investisseurs étrangers.

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