Intervention de Robin Reda

Séance en hémicycle du mercredi 26 juillet 2017 à 21h30
Confiance dans la vie publique — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda :

Nous en sommes à l'article 3 de ce premier projet de loi et vous réussissez, madame la garde des sceaux, à écrire la palinodie de tout ce que nous chantent vos poètes de vertu depuis des mois. Par un exploit similaire, vous vous acharnez, dans votre précipitation, à construire une « loi confiance » à laquelle – si j'en crois les commentaires entendus à l'extérieur de notre enceinte au cours des dernières heures – nos concitoyens ne font déjà plus confiance. Les reniements se succèdent. J'en veux pour preuve les deux premiers articles que nous avons étudiés. Le premier vous a donné l'occasion de reculer magistralement sur l'exigence d'un casier judiciaire vierge pour tout prétendant à une élection. La crainte de l'inconstitutionnalité de cette mesure n'était sans doute qu'un artifice.

Pire, contre l'avis de nombreux membres de votre majorité, vous n'avez pas eu le courage de mettre fin aux lettres de cachet fiscales du ministre du budget ! En dépit de vos belles ambitions de rénovation de nos pratiques politiques, vous refusez systématiquement des propositions pourtant partagées par la gauche et la droite dont les coeurs, ne vous en déplaise, battent encore dans cet hémicycle. Tandis que nous débutons l'examen de l'article prohibant les emplois familiaux – il faut saluer le parallélisme des formes ! – , nos concitoyens ne seraient pas étonnés que vous poursuiviez malgré tout en marche arrière.

Malgré les attentes que nous pouvions avoir lors de l'élaboration de ce projet de loi, nous savons déjà que la confiance est brisée. Elle l'est à l'égard des oppositions, dont les remarques pertinentes ne sont pas prises en compte. Elle l'est également et surtout auprès de nos concitoyens, ce qui prouve une fois de plus que la confiance se restaure par des actes, et non par des textes.

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