Intervention de José Evrard

Réunion du mardi 3 avril 2018 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosé Evrard :

Je ferai appel à un raisonnement simple sans être simpliste. Les cheminots sont en grève : le font-ils par plaisir ? Je ne le crois pas : la grève est un sacrifice, c'est de l'argent en moins. Il n'y a d'ailleurs pas que les cheminots qui sont en grève, mais aussi nombre de services publics comme les hôpitaux et les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. En fait, l'attaque menée par l'Union européenne contre les cheminots est en fait une remise en cause plus généralisée de l'État social.

L'achèvement du marché intérieur, évoqué dans la directive européenne du 21 novembre 2012, et le marché compétitif sont des instruments de la casse du service public. On oublie ce que la SNCF apporte au pays, on ne prend pas en compte les externalités, tels le développement régional, les activités industrielles, le lien entre les régions au bénéfice de l'activité.

Parce que les effets du transport vont bien au-delà des personnes transportées, parce que les rendements peuvent être croissants, on ne peut pas raisonner uniquement sur un prix de transport au kilomètre qui serait déterminé par la concurrence et par le marché.

En outre, la contribution de l'impôt au financement du rail profite aussi à ceux qui ne prennent jamais le train. Pour toutes ces raisons, la concurrence libre et le marché compétitif sont une hérésie économique.

Si l'on suit la seule logique des coûts que l'on veut appliquer à la SNCF, pourquoi ne pas fermer l'école publique puisque 25 % des élèves en sortent analphabètes et sans savoir compter ? Pourquoi ne pas fermer les hôpitaux parce qu'on ne sait pas bien soigner les malades ?

Cette réforme de la SNCF, c'est la casse de l'État social, dès lors, le combat des cheminots, c'est le combat pour la France !

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