Intervention de Hubert Wulfranc

Séance en hémicycle du lundi 9 avril 2018 à 16h00
Nouveau pacte ferroviaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Wulfranc :

Après, me direz-vous, il n'y a pas d'autre solution. C'est faux et vous le savez. Assainir la dette et rénover pleinement le réseau ferré, c'est largement possible, si l'on veut bien y mettre un peu de volonté politique et un peu de patience.

D'abord, on va chercher des recettes nouvelles, par exemple auprès des concessions autoroutières ou des entreprises de poids lourds, qui bénéficient de privilèges considérables au détriment des Français, automobilistes ou non, et on nourrit ainsi les caisses de l'État et de la SNCF, avec un programme pluriannuel de réduction de la dette et d'investissements dans nos réseaux et nos trains.

On améliore le fonctionnement, en fléchant vraiment la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, même si, je le répète, des travaux si lourds, qui dureront si longtemps, continueront de provoquer des aléas pour les voyageurs.

En même temps, on dit à l'Europe, comme Mme la ministre le dit d'ailleurs à l'Île-de-France, qu'en France, l'ouverture à la concurrence vers des sociétés privées de transport ferré n'est pas jouable car notre pays a des caractéristiques s'agissant de la répartition de sa population – rappelez-vous Paris et le désert français, la « diagonale du vide », des Ardennes à l'Ariège, en passant par le Cantal – , de géographie physique, de taille, d'histoire de son réseau étoilé vers Paris, et beaucoup de retard à rattraper.

Voilà ce que l'on dit à l'Europe, comme on l'a dit à l'Île-de-France. On lui dit qu'il sera compliqué d'ouvrir la concurrence à la France. Or, comme disait de Gaulle, la France aime la modernité, mais pas l'anarchie.

Alors, on dit à l'Europe que nous retiendrons son règlement OSP et que nous poursuivrons directement avec la SNCF et ses cheminots très qualifiés, indispensables au moment où nous entreprenons une vaste rénovation, y compris pour les petites lignes que nous tenons à continuer de subventionner.

Pour ce qui nous concerne, nous ne sommes pas de doux rêveurs. Nous savons que le transport routier compte. D'ailleurs, la SNCF est très présente sur la route, notamment – il en a été question – avec Geodis.

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