Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du lundi 9 avril 2018 à 21h30
Nouveau pacte ferroviaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Depuis l'annonce de cette réforme par le Gouvernement, beaucoup de chiffres ont circulé, souvent au service de contrevérités. Ainsi, madame la ministre, vous indiquez dans Le Journal du dimanche du 17 février que les contribuables ont dépensé 14 milliards d'euros en 2017 en subventions publiques pour le ferroviaire. Le ministre des comptes publics renchérit, le 27 février, en annonçant que chaque Français débourse 340 euros pour la SNCF. Ces annonces n'ont qu'un seul objectif : faire croire que la SNCF est un coût pour les Français, afin de justifier l'ouverture à la concurrence et une dérégulation du service public. Mais le service public ferroviaire n'a jamais été conçu pour couvrir l'ensemble de ces coûts. Toute infrastructure de transports nécessite des investissements considérables que seule la puissance publique peut assurer. Si on suit votre logique, les routes françaises coûtent 15,2 milliards par an ; faudrait-il alors les fermer ? Ce raisonnement est absurde. De manière dogmatique, vous niez la contribution du service public ferroviaire à l'intérêt général. Une fois de plus, le Gouvernement et la majorité cèdent à une vision de court terme, pilotée par des critères comptables et dictée par la religion de l'austérité publique.

Dommage que la présidente de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire ne soit pas là pour écouter, mais loin d'être un coût pour la collectivité, le service public ferroviaire est un bien commun qui permet des bénéfices économiques et sociétaux pour l'ensemble de nos concitoyens. Il favorise le développement équilibré des territoires ; il permet de dynamiser la politique du logement et d'éviter des émissions de gaz à effet de serre ; c'est le moyen de transport le plus écologique. La dérégulation et la mise en concurrence peuvent-elles garantir l'utilité sociale comme le fait le service public ? Nous ne le pensons pas. Cette réforme va affaiblir le service public et aller contre l'intérêt général. C'est pourquoi nous nous y opposerons fermement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.