Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mardi 10 avril 2018 à 15h00
Nouveau pacte ferroviaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

À l'heure où, à la SNCF, tout semble bon pour faire des économies, et où les cheminots sont stigmatisés, il nous semble sain de commencer à réaliser des économies auprès des plus privilégiés.

C'est le cas des dix salariés les mieux payés de l'entreprise publique, PDG et autres cadres : leur rémunération annuelle cumulée atteint, selon le dernier rapport financier, 2,4 millions d'euros. En outre, le saucissonnage en plusieurs entités a permis d'augmenter le nombre de ces privilégiés d'une manière absolument honteuse.

Ces salaires ne nous semble pas justifiés, notamment au regard des résultats que j'ai détaillés au cours de la discussion générale. Je pense notamment aux black-out à répétition ou à l'augmentation de la dette, qui n'a pas été gérée par ces gens-là, pourtant sans doute très intelligents.

Ces rémunérations ne sont surtout pas conformes au modèle de gouvernance citoyenne que nous réclamons. Ainsi, les salaires de dirigeants de groupes publics sont plafonnés à 450 000 euros nets par an. En France, seuls quatre dirigeants atteignent ce plafond, et Guillaume Pepy est l'un d'entre eux. Très concrètement, cela lui permet de bénéficier d'un salaire net mensuel de près de 29 000 euros. Voilà un statut tout à fait particulier, qui n'appartient qu'à lui ! Et ce monsieur a sans doute aussi un gros sac à dos social…

Ce sont les principes d'efficacité et de méritocratie qui nous animent. Dans le monde que vous désirez, celui de la start-up nation, vous glorifiez la réussite, le mérite individuel et les revenus qui vont avec. Et pourtant, alors que la SNCF ne va pas bien, ses dirigeants sont récompensés par de grosses rémunérations : plus de vingt fois celles des salariés ! Ils sont même parfois nommés ministres… Je ne pense pas que cela corresponde à votre vision de la méritocratie.

Et puisque si vous êtes si attachés au principe de la mise concurrence, je vous propose de l'appliquer aux dirigeants : nous en trouverons sans doute de meilleurs pour bien moins cher !

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