Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du jeudi 12 avril 2018 à 15h00
Nouveau pacte ferroviaire — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Nous arrivons au terme de cette discussion. La SNCF a permis à notre pays de se développer, de s'unifier au cours de son histoire ; elle a permis à ses habitantes et à ses habitants de se déplacer au quotidien, de voyager. Ce bien précieux est notre bien commun.

La SNCF a subi ces dernières années les assauts de réformes libérales successives, qui voulaient nous conduire exactement où nous en sommes aujourd'hui. Le scénario est bien huilé – il était bien écrit ! Aujourd'hui, effectivement, et j'espère que nous serons d'accord sur ce point, elle a besoin d'un nouvel élan. On n'en trouvera hélas pas trace dans la réforme que nous venons d'examiner. Elle est pourtant un outil décisif pour relever les défis du quotidien et le défi de la planète.

Or transformer la SNCF en société anonyme, en opérateur parmi d'autres ne permettra pas de relever le défi. Vous n'avez affiché, dans nos débats, aucune ambition pour une entreprise qui sera attaquée dans un contexte de déréglementation. Vous privatiserez de fait un certain nombre de services aujourd'hui régis par un service public en ouvrant à la concurrence, et dégraderez les conditions d'embauche et de travail des cheminots de demain en portant un coup à l'unité des agents.

Pour ouvrir des espaces de profits à des sociétés privées, vous désorganisez cette horlogerie de précision. Contrairement à ce que nous avons entendu, cela aura des conséquences sur le service rendu et sur les conditions de travail ; cela peut même parfois impacter la sécurité. Aucune garantie n'est apportée pour l'avenir, y compris pour les lignes de vie qui irriguent déjà trop faiblement nos territoires.

Pour conclure, avec cette réforme, vous prenez un risque lourd dans le seul but de contenter une poignée de grands propriétaires. Vous avez choisi d'agir avec brutalité : cela confirme, s'il en était besoin, combien votre politique est de droite et libérale, comme les Françaises et les Français l'ont d'ailleurs bien senti, selon des enquêtes d'opinion. Cela provoque une vive colère et de fortes mobilisations : vous ne pourrez pas vous en tirer simplement en faisant la leçon aux Françaises et aux Français, comme cela a été fait ce midi. Nous ne sommes donc qu'au début de nos débats, qu'au début de cette bataille du rail.

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