Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mercredi 18 avril 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation des établissements de soins psychiatriques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Ma question s'adresse à Mme la ministre de la santé. Il y a quarante ans, Vol au-dessus d'un nid de coucou dénonçait une vision totalitaire de la psychiatrie, que les hôpitaux français ont réussi à dépasser au prix d'une révolution portée par les personnels. Mais l'austérité s'est faite réactionnaire et menace de plus en plus ces progrès.

Au Havre, les services d'urgences psychiatriques de Janet, faute de moyens, ne peuvent plus prendre en charge l'ensemble des patients. À Allonnes, où je me suis rendu à l'occasion du tour de France des hôpitaux des parlementaires communistes, l'établissement public de santé mentale de la Sarthe est confronté au double effet des récentes réformes de santé : diminution des moyens et regroupement forcé. Pour contrer cet appauvrissement, l'établissement s'est opposé à son intégration au sein du groupement hospitalier de son territoire ; c'est son droit.

La psychiatrie étant le parent pauvre de la médecine, c'est aussi très souvent la cinquième roue du carrosse de ces restructurations. Face à cet acte de résistance des hospitaliers, l'agence régionale de santé s'est permis de produire un faux pour forcer son intégration dans ce groupement. Scandalisés, les instances dirigeantes et les syndicats de l'établissement ont engagé plusieurs recours contentieux contre l'ARS, jugés le 6 mai prochain. Mais Goliath s'est vengé en suspendant le paiement de toutes les factures de médicaments de l'hôpital, entraînant ainsi l'arrêt des livraisons. Ce chantage de la part de l'État met en péril le fonctionnement de l'établissement et la vie de nombreux patients.

Madame la ministre, j'ai donc deux questions. Pouvez-vous garantir au personnel et aux patients le réapprovisionnement urgent des médicaments ? Et respecterez-vous la volonté de l'établissement public de santé mentale de la Sarthe de ne pas rejoindre le groupement hospitalier, sachant que l'établissement est porteur d'un projet alternatif pour l'établissement et pour la psychiatrie en général, ouvert sur la ville, ouvert sur l'ensemble des acteurs ?

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