Intervention de Saïd Ahamada

Séance en hémicycle du mercredi 18 avril 2018 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité pour les années 2018-2022 suivie d'un débat et d'un vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSaïd Ahamada :

Madame la présidente, messieurs les ministres, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, depuis un an, la France est de retour avec un cap clair. Le Gouvernement, soutenu par la majorité parlementaire, gère les finances publiques avec responsabilité, mène courageusement les réformes structurelles indispensables et prend les mesures économiques et sociales nécessaires pour protéger nos concitoyens les plus vulnérables.

Le projet de programme de stabilité que nous examinons en est une preuve supplémentaire, s'il en fallait une. Il est fondé, à mes yeux, sur deux piliers : le premier, c'est le sérieux budgétaire ; le second, c'est le financement garanti des priorités gouvernementales, conformément au programme national de réforme.

Le Gouvernement fait preuve d'une gestion rigoureuse et responsable, gage de la crédibilité réaffirmée de la France en Europe. Notre pays, en effet, tient désormais ses engagements européens, en particulier en ayant fait passer nettement sous la barre des 3 % le déficit public pour l'année 2017, à 2,6 % du PIB. Ceux qui veulent défendre un bilan devraient se souvenir que si nous arrivons à ce résultat, c'est que nous avons rattrapé collectivement des prévisions budgétaires sous-évaluées.

Messieurs les ministres, mes chers collègues, vous le savez : c'est une première depuis 2007 que d'être passés sous cette barre. Nous pouvons toutes et tous nous en féliciter et en être fiers. Cette politique de sérieux budgétaire ouvre la perspective d'une sortie de la France de la procédure pour déficit excessif à l'horizon de l'été 2018. Le Gouvernement doit poursuivre ses efforts dans ce sens ; les résultats sont, et seront, au rendez-vous.

Concrètement, le programme de stabilité se fonde sur une trajectoire nette et assumée de désendettement. En même temps que le niveau des prélèvements obligatoires est réduit, le poids de la dépense publique, et donc à terme celui de la dette publique, est maîtrisé et limité. La France sort enfin de sa dépendance chronique à l'argent public, et c'est tant mieux.

Par sa politique responsable, associée à un scénario crédible de désendettement et à une relance vigoureuse de notre économie, le Gouvernement redonne de vraies perspectives d'avenir aux Français.

D'autre part, je me réjouis que les prévisions macroéconomiques retenues dans le programme de stabilité 2018-2022 soient fiables. Nous ne pouvons que saluer la démarche gouvernementale de sincérité budgétaire, car cela n'a pas toujours été le cas – et c'est un euphémisme ! En effet, il convient de souligner que les prévisions retenues par le programme de stabilité sont proches de celles des principaux organismes nationaux et internationaux.

D'une manière globale, le Haut conseil des finances publiques a tenu à souligner la fiabilité des prévisions gouvernementales : c'est là l'essentiel à retenir. Pour l'année 2018, le Haut conseil estime que « les enchaînements décrits dans le scénario macroéconomique du programme de stabilité pour la France sont plausibles ». Il considère que « la prévision de croissance du Gouvernement de 2 % est réaliste ». En définitive, le Haut conseil juge que les hypothèses retenues par le Gouvernement pour la période 2018-2022 « constituent une base raisonnable pour asseoir une programmation des finances publiques à moyen terme ».

Certes, on ne peut pas ignorer les aléas conjoncturels des prévisions macroéconomiques, en raison notamment d'un contexte international et européen souvent instable. Toutefois, j'avoue avoir un peu de mal à comprendre la position de certains collègues : dans la même phrase, ils estiment que nous devrions dépenser plus pour les services publics et en même temps prévoient une remontée des taux d'intérêt – vous seriez en effet, messieurs les ministres, trop optimistes en la matière ! Un raisonnement de ce type n'amène qu'à un seul scénario : une augmentation des impôts, des services publics dégradés du fait d'un manque d'investissements publics et, au final, le déclin de la France. La seule manière de réduire notre dépendance à une remontée prévisible des taux d'intérêt est de réduire notre endettement. C'est une évidence. Je rappelle d'ailleurs aux thuriféraires de la dépense publique, qui aiment à rappeler le bon sens paysan, qu'on ne dépense pas l'argent qu'on n'a pas.

Responsabilité, sincérité et crédibilité : tels sont les principes qui ont guidé la stratégie de finances publiques du Gouvernement à travers ce programme de stabilité. Soyons fiers, chers collègues, de voir nos priorités financées, notamment par une politique ambitieuse d'investissements dans de nombreux secteurs. Soyons fiers de la réforme structurelle du marché du travail, qui porte déjà ses fruits. Bref, soyons fiers du travail accompli, tout en restant vigilant sur celui à accomplir !

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