Intervention de Bruno le Maire

Réunion du jeudi 12 avril 2018 à 9h25
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Bruno le Maire, ministre de l'Économie et des finances :

Pardon de ne pas avoir répondu sur GE. Je rappelle que GE avait des options d'achat qu'il comptait exercer et qu'Alstom avait des options de vente. Dans ce cadre, il y avait trois coentreprises : le renouvelable ; les réseaux électriques ; le nucléaire. Les deux premières sont gérées par GE depuis 2015, même si Alstom avait une part du capital. Pour nous, cette gestion par GE est la meilleure solution industrielle car c'est un spécialiste de ces secteurs du renouvelable et des réseaux électriques, Alstom n'ayant plus d'activités dans l'énergie.

L'accord avec GE a permis de préserver les emplois dans ces coentreprises qui ont fait l'objet de restructurations massives en Europe. Je rappelle les chiffres annoncés par le président de GE il y a quelques mois : 6 000 emplois de moins chez GE partout en Europe ; 10 000 emplois en moins chez Siemens. Je reconnais bien volontiers que personne n'avait anticipé la brutalité des transformations énergétiques et du marché de l'énergie dans le monde, qui ont conduit à de telles restructurations, mais la France – comparons avec les restructurations demandées en Europe – a été épargnée, et nous veillons à ce que les engagements de GE sur les 1 000 emplois soient tenus.

Vous partez, monsieur le président, du principe qu'ils ne seront pas tenus. Moi, je pars du principe que nous devons veiller à ce qu'ils le soient. Je ne prétends pas que c'est simple, parce que le marché de l'énergie a totalement changé en l'espace de quelques années, mais j'y veille.

Le nucléaire est évidemment stratégique, mais nous gardons une forte protection. Vous l'avez d'ailleurs vous-même rappelé. Nous avons une golden share qui nous confère un siège au conseil d'administration et un droit de veto sur les décisions stratégiques, c'est le point capital. Enfin, la propriété intellectuelle de la turbine Arabelle est verrouillée dans une société ad hoc.

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