Intervention de Éric Woerth

Réunion du jeudi 22 mars 2018 à 9h00
Groupe de travail sur les moyens de contrôle et d'évaluation du parlement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth, président de la commission des finances :

Si les offices ne fonctionnent pas, je ne crois pas que ce soit parce qu'ils sont composés de députés ! Parfois, tout de même, avec les députés, les choses marchent… (Sourires.)

Bref, je ne crois pas à la centralisation excessive ; je crois au terrain, et le terrain, à l'Assemblée, ce sont ces commissions. Ce qu'il faut – j'en ai parlé dans mon propos introductif –, c'est, d'une part, de la coordination, et, d'autre part, que l'on donne aux commissions, au sein desquelles s'effectue le travail parlementaire de base – le travail de terrain –, la possibilité de mener des expertises ex post et ex ante.

Des règles d'appel à cette expertise sont nécessaires, en particulier lorsqu'il s'agira d'expertises privées, comme celles de cabinets de conseil ou de structures qu'il faudra rémunérer. Nous aurons besoin de budgets, et le recours à ces organismes devrait sans doute être plus centralisé, au moins pour ses modalités.

Une expertise plus proche des commissions sera-t-elle moins ou plus indépendante qu'une expertise centralisée ? Nous pourrions en parler mille ans ! D'abord, je ne sais pas ce que c'est que l'indépendance ; personne n'est indépendant de soi-même, de l'école dans laquelle il a été formé, de sa propre histoire… Si vous prenez les fonctionnaires, il existe de nombreux réseaux, ceux de l'inspection des finances, de ceci ou cela. Je ne sais pas ce qu'est l'indépendance ; je me fie à l'honnêteté des personnes. Personne ne va tronquer une expertise sous prétexte que le président de la commission pense de telle ou telle manière – en particulier lorsqu'il appartient à l'opposition. Ce raisonnement ne tient pas.

L'Assemblée est habituée à fonctionner comme cela. Les majorités vont et viennent, et les fonctionnaires et les cadres de cette maison servent l'État au travers du pouvoir législatif. Je ne crois pas à l'idée d'une indépendance accrue par la création d'un office totalement indépendant.

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