Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du jeudi 27 juillet 2017 à 15h00
Confiance dans la vie publique — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Je soutiens les excellents amendements de Mme Kuster et de M. Breton.

D'abord, la multiplication du nombre de candidats aux élections nuit manifestement à la confiance en la démocratie, car elle donne l'impression que celle-ci est une mascarade. On en arrive à quinze ou seize panneaux électoraux, dont certains ne sont même pas recouverts par une affiche, et, lorsque les médias veulent organiser un débat – même si les règles ont été un peu modifiées – , celui-ci ne peut pas être démocratique, car comment inviter une dizaine de candidats, seul moyen de leur assurer un même accès à l'espace médiatique ? On nous objecte que nos propositions ne permettront pas de contrer cette inflation que nous constatons tous. Mais j'ai alors envie de demander au Gouvernement ce qu'il compte faire.

Ensuite, je n'adhère pas du tout à l'argumentation de Mme le rapporteur. Il est urgent d'attendre, dit-elle en substance, puisque l'on va modifier le système électoral. Au contraire ! La proportionnelle est un mode de scrutin qui multiplie le nombre de partis représentés. Nous devrions donc profiter de la période actuelle, pendant qu'il n'y a encore dans cet hémicycle que sept à huit groupes – et l'on voit déjà les problèmes que cela pose du point de vue de l'organisation de nos débats – , pour réfléchir à des règles, avant d'instaurer un système qui risque d'avoir un effet démultiplicateur.

Enfin, je ne suis pas d'accord avec ceux qui considèrent que plus il y a de partis, plus le pluralisme du débat est assuré. Aux États-Unis ou au Royaume-Uni, il y a très peu de partis et une très grande pluralité d'opinions en leur sein. Ce sont les hommes qui font le pluralisme de la vie démocratique, non les partis.

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