Intervention de Valérie Boyer

Séance en hémicycle du samedi 21 avril 2018 à 21h30
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Après l'article 18

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

Il est urgent de mettre fin au détournement du droit d'asile, qui est devenu l'une des voies majeures de l'immigration clandestine : les déboutés du droit d'asile n'étant pas reconduits dans leur pays, ils restent sur le territoire et deviennent clandestins.

Je ne reviendrai pas sur les chiffres très élevés que j'ai cités plusieurs fois au cours de ce débat, mais la France doit expulser ces déboutés. Le défi est complexe, car de multiples facteurs se liguent pour contrarier cette stratégie. Ce sont d'abord les migrants qui disparaissent des radars et préfèrent rester en Europe, quitte à vivre dans l'illégalité, et dont beaucoup ont perdu ou détruit volontairement leurs papiers. Ensuite, les pays d'origine ou de transit des migrants rechignent à reprendre leurs ressortissants.

On ne dit pas assez aux Français que le retour des étrangers en situation irrégulière est soumis à la délivrance d'un laissez-passer du pays d'origine : ce sont les « laissez-passer consulaires ». Certains pays s'y opposent, souvent par mauvaise volonté, obligeant ainsi nos forces de l'ordre à remettre les personnes concernées en liberté, alors qu'elles sont en situation irrégulière.

Mes chers collègues, comme beaucoup d'entre vous, j'ai visité des centres de rétention administrative – CRA – , notamment celui de Marseille, et j'ai également appris que certains pays refusaient systématiquement, par exemple, le retour de leurs ressortissants par bateau, jugeant la mesure trop coercitive.

On ne peut pas perdre sur tous les tableaux : d'un côté, nous gardons les ressortissants de ces États, et de l'autre, nous leur versons de l'argent au titre de l'aide au développement. Cette aide représente actuellement plus de 9 milliards d'euros et Emmanuel Macron s'était engagé à porter ce budget à 15 milliards d'euros en 2022, soit une augmentation de 1,2 milliard chaque année pendant cinq ans.

Je le dis sans concession : il faut que la coopération des pays d'origine à notre politique d'immigration devienne une condition de l'aide au développement. Je souhaiterais, avec cet amendement, appliquer à ces pays une obligation de réciprocité pour faire respecter notre souveraineté nationale. Je ne vois pas ce qu'il y a là d'attentatoire aux droits de l'homme.

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