Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du samedi 21 avril 2018 à 21h30
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Convenez, monsieur le président, que je n'en abuse pas.

Monsieur le ministre d'État, je ne doute pas de la qualité de vos intentions. Cependant, vous sous-estimez absolument ce qui est en train de se passer dans tout le pays.

Je partage avec vous l'idée que ces groupuscules sont des pitres, dont la plupart sont de surcroît un peu dérangés. Mais c'est précisément pour cela qu'ils sont dangereux.

Vous avez eu à connaître, comme moi, de la tentative d'assassinat contre M. Castaner et moi-même. Cet événement survenait à la fin d'une série d'autres. Depuis, vous pouvez faire constater dans votre propre ville que ces groupes ont une attitude totalement disproportionnée : bien que n'étant qu'une poignée, ils opèrent des contrôles d'identité dans la rue, comme ils le font à Lille, en montant dans les bus pour observer qui s'y trouve, ou à Marseille, en intimidant la population dans une rue.

Monsieur le ministre d'État, il faut que vous interveniez avant que cela ne dégénère. Ces militants sont allés en mer Méditerranée, où ils ont été ridicules : c'est un bateau de SOS Méditerranée qui les a ramenés à terre, incapables qu'ils étaient de faire ce qu'ils avaient projeté, c'est-à-dire s'en prendre à des migrants.

Aujourd'hui, ils sont dans la montagne. Il faut les arrêter avant qu'ils n'aient le temps de réaliser ce qu'ils comptent faire, c'est-à-dire mettre à mal un migrant.

Il faut que vous en finissiez avec ces groupes, car ils visent à mettre à mal bien des personnes présentes dans cet hémicycle. Je vous adjure de le comprendre, monsieur le ministre d'État. Ce n'est pas exagérer, ni leur faire de la publicité que d'affirmer, s'agissant de gens à la dérive, que l'un ou l'autre finira par passer à l'acte.

Qu'un de nos camarades soit entarté fait sourire certains, mais la mousse à raser aurait pu être remplacée par n'importe quoi d'autre. Il y a quelques années, à Paris, Bertrand Delanoë a reçu sept coups de poignard. Nous ne sommes pas à l'abri de ces fous.

Monsieur le ministre d'État, votre devoir est de nous protéger et de protéger les migrants que ces militants veulent agresser !

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