Intervention de Valérie Boyer

Séance en hémicycle du dimanche 22 avril 2018 à 9h30
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Après l'article 19 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

Cet amendement vise à renforcer les sanctions contre les passeurs.

Les Nations unies estiment à 32 milliards de dollars par an dans le monde, dont 3 milliards pour l'Europe, les profits générés par la traite des êtres humains. Au regard de ces chiffres, ce trafic est le troisième plus lucratif pour les organisations criminelles, après le trafic de stupéfiants et celui des armes.

Ne pas agir, c'est devenir complice ! L'article L. 622-1 du CESEDA prévoit déjà que « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d'un étranger en France sera punie d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 euros ».

Ces passeurs, véritables marchands d'esclaves et trafiquants d'êtres humains, doivent être condamnés à des peines supérieures à celles prévues aujourd'hui par le CESEDA. Je propose donc de les porter à sept ans d'emprisonnement et à 150 000 euros d'amende forfaitaire.

Cet amendement devrait être unanimement adopté. Les filières de passeurs sont devenues expertes pour détourner les procédures et tuent. Elles tuent, mais la France n'est pas coupable de cela ; elle doit protéger ses frontières et mener un véritable combat contre ceux qui prostituent, qui profitent, qui violent et qui exploitent les migrants. Le combat contre ces passeurs n'est pas une simple question de sécurité ; c'est aussi un devoir de dignité. Alors qu'hier, ces passeurs étaient des personnes moins organisées, nous devons aujourd'hui faire face à des criminels constitués en réseaux mafieux.

Juridiquement, ce trafic de migrants est dissocié de la traite des êtres humains, alors que, dans la majorité des cas, ces deux phénomènes sont liés, puisqu'ils s'appuient sur l'exploitation de la mendicité de personnes vulnérables, qui tentent de fuir leur pays par tous les moyens. C'est la raison pour laquelle, mes chers collègues, ces marchands d'esclaves doivent être réellement sanctionnés.

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