Intervention de Giuseppe Pisauro

Réunion du lundi 23 avril 2018 à 11h00
Groupe de travail sur les moyens de contrôle et d'évaluation du parlement

Giuseppe Pisauro, interprétation de l'italien :

La raison ultime de la présence de l'UPB dans le système italien peut être résumée en une phrase : rompre le monopole de l'information du Gouvernement.

L'évaluation économique est, par nature, un exercice incertain. La seule manière de garantir que l'évaluation ne soit pas biaisée dans une seule direction est d'avoir une pluralité d'évaluations. C'est l'apport de l'UPB à la démocratie.

Par exemple, concernant les prévisions macroéconomiques, j'étais frappé par les évaluations réalisées par des sénateurs au cours des dernières années. La présence de l'UPB a évincé du débat parlementaire tous les aspects portant sur les prévisions macroéconomiques. Par le passé, l'opposition considérait que les prévisions officielles étaient trop optimistes, voire truquées. Ce type de débat a disparu, parce que le fait que les prévisions soient validées par un organisme indépendant de manière transparente – dans la mesure où nous expliquons pourquoi nous validons ou non – a tranquillisé tous les membres du Parlement.

De notre point de vue, le retour d'expérience est positif. La difficulté principale que nous avons rencontrée concerne l'accès aux données.

Une autre difficulté, d'ordre pratique, tient au fait que le siège de l'UPB est fourni par la Chambre des députés et le Sénat. Avec le recul, cette disposition législative est un peu floue, et nous n'avons pas encore de siège définitif. Une partie de l'UPB se trouve dans le palais de la Chambre des députés, une autre au Sénat. Cela entraîne des problèmes de coordination. C'est une difficulté objective, surtout pour une entité nouvelle. Cela risque de constituer un goulot d'étranglement si nous voulons étendre nos effectifs à quarante personnes.

Pour en revenir au problème de l'accès aux données et au retour d'expérience du Parlement, nous avons discuté avec ISTAT (Istituto nazionale di statistica). La rédaction de la loi constitutionnelle leur interdisait de nous donner l'accès à leurs données, elle a été amendée à l'unanimité du Sénat et de la Chambre des députés. C'est une indication de l'utilité de l'UPB aux yeux des deux chambres. Cette modification de la loi constitutionnelle est intervenue deux ans après la naissance de l'UPB.

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