Intervention de Marietta Karamanli

Séance en hémicycle du mardi 15 mai 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Moyens de police dans la sarthe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Madame la ministre, ma question porte sur trois aspects différents des moyens de police au Mans et dans le département de la Sarthe. La ville du Mans a sollicité votre ministère pour être territoire d'expérimentation de ce que l'on nomme la police de sécurité du quotidien, qui s'inscrit dans le droit fil de la police de proximité, créée il y a vingt ans en France et dans d'autres pays européens, puis supprimée pour des raisons politiques. Elle avait pour mission de prévenir les mauvais agissements et d'en arrêter les auteurs dans une logique de constatation des faits au plus près du terrain, d'acceptation par les habitants des quartiers et communes, et de répression efficace. Parallèlement, notre département ne dispose pas de moyens permettant de lutter contre le trafic des migrants et des personnes à la hauteur des besoins. S'agissant de la police de sécurité du quotidien, notons que de nombreux comportements visibles pour nos concitoyens – délinquance liée aux trafics de drogues ou de tabac, délinquances et incivilités commises en bande, petites mafias – sont peu dissuadés et rarement poursuivis en raison de l'absence d'une information partagée entre services. La police peine à intervenir rapidement et de manière suivie sur place, et ses objectifs restent mal compris par les citoyens.

La nouvelle police de sécurité du quotidien devra satisfaire à plusieurs exigences : ne pas prendre des effectifs utiles ailleurs ; organiser une présence dissuasive tout en restant accessible aux citoyens et aux élus ; être disponible de façon continue, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ; mener des missions de prévention dans les quartiers, y compris en matière de délinquance contre les biens et les personnes ou la sécurité des véhicules, et des missions de police judiciaire. Cela demande sûrement qu'une partie du travail de police soit repensée pour éviter les tâches indues ou la dispersion des interventions.

S'agissant du trafic des migrants, Le Mans est la première ville desservie par le TGV à l'ouest de Paris et le département de la Sarthe est un noeud autoroutier entre le Sud et le Nord de l'Europe, ce qui rend ce territoire sensible aux activités de trafics mafieux. Pourtant il n'y a pas d'effectifs de la police des airs et des frontières en poste dans le département. Parallèlement, aucune borne du dispositif Eurodac n'est installée en Sarthe, qui permettrait l'enregistrement des personnes migrantes, parfois entrées par un pays tiers.

Sur ces points, quels sont les engagements du Gouvernement pour répondre aux problématiques spécifiques des territoires urbains ou ruraux où des agissements mettent en cause la sécurité et créent un sentiment d'insécurité ? Eu égard aux actions qu'elle mène déjà et aux moyens qu'elle déploie, la ville du Mans sera-t-elle prioritaire pour bénéficier de moyens nouveaux et innovants, et selon quels critères ? Vu leur position géographique, Le Mans et la Sarthe pourront-ils disposer d'une borne Eurodac et d'un poste de la police de l'air et des frontières doté d'effectifs permanents ? Je vous remercie par avance, madame la ministre, pour vos réponses que je souhaite concrètes et positives.

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