Intervention de Michel Larive

Séance en hémicycle du mercredi 16 mai 2018 à 21h30
Lutte contre les violences sexuelles et sexistes — Après l'article 4 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

Les textes de loi sont tous rédigés au masculin. La Constitution mentionne « le Président de la République », « le président de l'Assemblée nationale », « le président du Sénat », les « sénateurs » et les « députés », sans « e ».

Loin d'être neutre, cette masculinisation des fonctions véhicule des représentations du monde dans lesquelles les femmes n'ont pas leur place. Comme le souligne Anne-Marie Houdebine-Gravaud, linguiste, sémiologue et professeure émérite à l'Université Paris Descartes, les petites filles, dès « les premières acquisitions verbales, apprennent leur infériorisation du fait qu'elles ne sont pas équitablement représentées dans le vocabulaire, la grammaire et les discours ».

Cette représentation du pouvoir au masculin n'est pas nouvelle. Elle vient d'une histoire, celle d'un universalisme, d'abord pensé au masculin et fermé aux femmes. On apprend aux enfants qu'en 1848 a été instauré le suffrage universel : c'est faux. C'est le suffrage universel masculin qui a été instauré à cette date. Le véritable suffrage universel n'a été instauré qu'un siècle plus tard, en 1944.

Nous préconisons qu'un rapport soit remis au Parlement dans l'année qui vient, relatif à la valorisation et à la représentation des femmes dans l'écriture de la loi. C'est un sujet à considérer avec intérêt, qui emporte une représentation du monde plus juste et moins discriminante.

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