Intervention de Albane Gaillot

Séance en hémicycle du jeudi 17 mai 2018 à 15h00
Prestation de compensation du handicap — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot :

Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, le handicap est d'abord une histoire individuelle, une histoire qui bouleverse le cours d'une vie, d'une fratrie, d'une famille, mais c'est aussi une histoire de société – notre histoire.

Aujourd'hui, le handicap touche près de 12 millions de Français. Le chômage frappe les personnes handicapées plus que la moyenne des Français : 19 % environ, contre 10 % pour la population active valide. Aux difficultés d'accès à l'emploi s'ajoutent les difficultés d'accès au logement, à la culture, à la citoyenneté. Autre situation à déplorer : de nombreux enfants en situation de handicap se trouvent aujourd'hui sans solution scolaire. Il y a donc urgence à agir en faveur des personnes handicapées.

La proposition de loi de nos collègues du MODEM s'inscrit pleinement dans ce besoin d'agir contre ces inégalités qui sévissent dans notre pays. Ses deux articles tendent à renforcer le pouvoir d'achat des personnes handicapées, d'une part en supprimant la limite d'âge pour solliciter la prestation de compensation du handicap, actuellement fixée par décret à soixante-quinze ans, d'autre part, en instaurant une expérimentation visant à limiter à 10 % le reste à charge pour les bénéficiaires de la PCH.

Je suis convaincue que ces mesures vont dans le bon sens, puisqu'elles aideront sans aucun doute les personnes handicapées à mieux subvenir à leurs besoins humains et matériels, même si des améliorations seront certainement encore à imaginer et à apporter. Surtout, ce texte s'inscrit dans la droite ligne de l'action du Gouvernement et de la majorité, lesquels ont engagé, depuis maintenant un an, des actions fortes en faveur d'une société inclusive.

Lors du comité interministériel du handicap de septembre 2017, le Gouvernement avait fixé des axes de travail importants. Premièrement, il entendait faciliter l'accès aux droits, notamment à travers l'augmentation progressive de l'allocation aux adultes handicapés, la simplification des démarches administratives et la simplification du fonctionnement des MDPH ; c'est sur quoi travaille notre collègue Adrien Taquet, qui doit remettre très prochainement son rapport – dans quelques jours, je crois.

Deuxièmement, il faut accueillir et soutenir, de la crèche à l'université, ambition qui se concrétise entre autres à travers le plan autisme, les annonces encourageantes faites par Mme la secrétaire d'État, notamment en matière scolaire – je pense à la revalorisation des auxiliaires de vie scolaire – , et la réforme de l'apprentissage, que nous examinons en ce moment à l'Assemblée.

Troisièmement, il convient de faciliter l'accès à l'emploi, notamment en milieu ordinaire, avec la simplification de l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, la rénovation du secteur adapté et la mobilisation du service public de l'emploi.

Quatrièmement, les personnes handicapées doivent pouvoir vivre chez elles et s'y maintenir en bonne santé, grâce à des mesures en faveur du logement et la mise en place de bilans de santé périodiques ; le développement de la télémédecine sera lui aussi un facteur d'inclusion.

Cinquièmement, elles doivent être actrices dans la cité, grâce au développement d'outils pour se déplacer, accéder au sport, aux loisirs, à la culture.

Sur tous ces sujets, le Gouvernement entend agir durant tout le quinquennat. Toutes les initiatives et contributions sont les bienvenues. C'est le cas de la présente proposition de loi, qui s'inscrit dans cette démarche. Les deux mesures proposées répondent à des demandes des acteurs du handicap ; elles sont soutenues par le Gouvernement et par notre majorité.

Ce texte répond à la logique d'équité sociale que nous appliquons depuis le début de la législature, au travers d'actes permettant d'agir efficacement et concrètement au service des personnes handicapées. Plus que jamais, nous devons changer le regard de notre société sur le handicap. Celui-ci n'est pas l'affaire de certains, c'est l'affaire de tous.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.