Intervention de Samuel Valero

Réunion du mercredi 25 avril 2018 à 14h00
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Samuel Valero, vice-président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) :

L'ONDPS, dont Jean-Baptiste Bonnet a rappelé le manque d'effectif, fonde toute sa recherche relative aux capacités de formation à partir d'une directive du doyen et d'une autre de l'union régionale des professionnels de santé (URPS). Ce qui n'est pas suffisant pour établir des estimations à long terme, s'agissant de l'ouverture du numerus clausus.

L'Observatoire a tout de même établi des premiers tableaux d'analyse des bassins de population et de réussite des bacheliers en première année commune aux études de santé (PACES). Et l'une de leurs propositions visait à diversifier l'origine géographique des différents étudiants qui réussissent la PACES pour tenter de diversifier les zones dans lesquelles, a posteriori, ils retourneront. Car, pour le moment, nous ne connaissons toujours pas les raisons pour lesquelles des jeunes médecins s'installent dans des zones rurales ou périurbaines qui ne sont pas celles de leur formation. Y retournent-ils pour raisons familiales ? Pour construire un projet professionnel particulier ? Ou parce qu'ils y ont rencontré des personnes ?

S'agissant des consultations avancées, avez-vous reçu M. Ortiz, qui réalise des consultations dans les montagnes, comme il aime à le dire, pour aller visiter les populations âgées et éloignées de tout ? Il s'agit d'une initiative qu'il convient de soutenir et d'encourager. Or un médecin qui exerce dans une zone n'a pas le droit d'en sortir, ce qui entraîne, entre autres, des problèmes d'inscription à l'Ordre – même si, nous devons le reconnaître, la mentalité de l'Ordre a changé. En effet, en 2013, par exemple, il parlait de « médecine foraine » qu'il fallait selon lui interdire totalement. Aujourd'hui, il projette de faire assurer des soins dans les territoires désertés, notamment par des spécialistes pour qui cela est particulièrement pertinent – plus que pour la médecine générale.

S'agissant des consultations mixtes, il conviendrait d'encourager les médecins hospitaliers à exercer en libéral et les libéraux à exercer dans certains CH périphériques. Il est malheureusement très compliqué de revenir en hospitalier quand on a fait du libéral, et de quitter le milieu hospitalier lorsqu'on y exerce depuis longtemps – pour des questions de retraite notamment.

En ce qui concerne l'incitation financière à venir enseigner dans les universités, la question sous-jacente est celle du statut hospitalo-universitaire qui régit un grand nombre de sujets : le nivellement, la notion de hiérarchie dans les hôpitaux, etc. Le statut hospitalo-universitaire est un gros problème, car il concentre énormément de missions dont certaines ne sont pas assurées ; je pense notamment à l'encadrement du troisième cycle. Une répartition plus homogène des « crédits d'enseignement, de recherche, de référence et d'innovation (MERRI) », par exemple, serait nécessaire.

Le coût de nos études intègre la recherche, alors que nous n'en faisons pas. Et nos études ne coûtent pas si cher que cela, comparé au statut hospitalo-universitaire.

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