Intervention de Philippe Vigier

Réunion du mercredi 25 avril 2018 à 14h00
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier, rapporteur :

Cet entretien est intéressant, car il est sincère.

Toutes les autres professions médicales ont accepté des règles de conventionnement ainsi que des modifications de ces règles, et c'est heureux. Madame, vous l'avez dit, sans infirmières, kinésithérapeutes et autres, les médecins généralistes seraient encore plus en difficulté.

Vous avez raison quand vous dites que les mesures prises aujourd'hui toucheront la prochaine génération, mais nous devrons être également capables d'évoluer en fonction de la situation.

J'ai été impressionné par la faiblesse des propos du directeur de l'IRDES. Quand je lui ai demandé ce matin si l'Institut avait interrogé les ARS, il n'a pas été capable de me répondre. Ce n'est quand même pas compliqué, en 2018, de savoir qui s'installe et où dans un département !

Quel serait, selon vous, le système le plus intelligent et le moins coercitif à mettre en place ? Cette question dépasse les étiquettes politiques, car tout le monde souhaite le bien commun. Et vous, vous représentez l'avenir de la médecine française, qui est l'un des marqueurs de ce pays. C'est pourquoi je vous le dis avec franchise : quand je vois les médecins étrangers exercer en France alors qu'ils n'ont pas votre qualité de formation, je suis effondré. Je suis également effondré de constater que 60 % des médicaments génériques sont fabriqués en Inde et que 70 % des prothèses le sont dans des pays low cost. Enfin, alors que la France était leader en nanotechnologies et en biotechnologies, elle est en train de régresser !

Je vous parle avec un peu d'engagement, car je souhaiterais vraiment trouver une solution à la question de la désertification médicale. Or si vous êtes engagés, c'est bien parce que vous avez réalisé que des bêtises ont été commises par vos aînés et que vous ne souhaitez pas que l'on récidive. Je rappelle que la motivation du numerus clausus, décidé par des énarques, était le suivant : moins de médecins, moins de prescriptions. Voilà d'où on vient ! Et cela sans s'adapter aux gens, à la féminisation du métier, aux parcours de vie, à l'évolution des soins et des pratiques médicales.

Il y a trente ans, on craignait la concurrence. Aujourd'hui, le problème n'est pas le même : les clientèles ne valent plus rien. Nous sommes au fond du trou, nous avons besoin de vous.

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