Intervention de Michel Castellani

Séance en hémicycle du mardi 22 mai 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

Je tiens tout d'abord à exprimer mes réserves sur la procédure du temps législatif programmé. Nous estimons que ce procédé est antidémocratique, qu'il limite le débat et qu'il est, en toute hypothèse, contraire à l'esprit même du travail d'assemblée car il porte une atteinte grave à la liberté d'expression parlementaire.

J'interviens donc de façon fugitive, d'abord pour souligner les difficultés vécues par bien des agriculteurs. Le secteur agricole regroupe aujourd'hui 885 000 exploitants, nombre, hélas, en diminution continue. En 2016, le revenu annuel moyen d'un agriculteur s'établissait à 18 300 euros brut, ce qui en dit long sur la précarité des conditions de beaucoup d'entre eux. C'est difficile à croire, mais, si l'on se fie aux chiffres du ministère de l'agriculture, ce montant avait baissé de 19 % par rapport à l'année précédente, alors que, dans le même temps, les prix des produits agricoles avaient augmenté de 4,8 %. On remarque donc que la corrélation entre les prix des denrées et le salaire de ceux qui les produisent est inexistante ou faible, ce qui est, à tout le moins, anormal. Surtout, conséquence difficilement acceptable, de plus en plus d'agriculteurs ne peuvent plus vivre dignement de leur métier.

Je voudrais également mentionner les modifications de l'article L. 640-2 du code rural et de la pêche maritime, qui permettront d'assimiler des produits dits « équivalents » aux produits bénéficiant d'une appellation d'origine protégée, d'une indication géographique protégée ou du label « agriculture biologique ». La brèche ainsi ouverte nous semble contestable et dangereuse – c'est le moins que l'on puisse dire.

Dans le cadre étroit du temps qui m'est imparti, je souhaite évoquer, enfin, la condition animale. Les conditions d'élevage et d'abattage s'éloignent souvent, trop souvent, du respect minimal dû aux animaux. Il est de notre devoir – il y va même, dirais-je, de notre honneur – d'intervenir et de légiférer en la matière.

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